Le président tchadien assassiné le 20 avril 2021 dans des circonstances encore troubles nouait des partenariats en secret avec la Russie. Une démarche de libération visant à étrangler les intérêts de l’ancien colon en Afrique centrale.
Les circonstances de la mort tragique du Maréchal Idris Deby Itno (MIDI) le 20 avril 2021 à N’djamena n’ont pas encore été élucidées. L’opinion publique nationale et internationale sait tout simplement que le président tchadien a été tué au combat lors des affrontements avec les groupes rebelles venus de la Lybie. Qui l’a tué ? Avec quelle arme ? Où exactement ? Plusieurs médias aux ordres tentent de brouiller les pistes de l’assassinat de l’homme fort du Tchad sans véritablement répondre à ces questions. Toutefois, la vérité ne tardera pas à triompher.
Dans ce registre de vérité justement, ceux qui suivaient MIDI ces dernières années nous confient qu’il était engagé dans une démarche de diversification de partenariats pour l’émergence du Tchad. Comme en République centrafricaine, tout juste à côté, la Russie avait réussi à séduire le président tchadien.
En mars 2018, apprend La Plume de l’Aigle, une délégation d’hommes d’affaires russes séjourne à N’djamena, où elle annonce un investissement de 7, 5 milliards d’euros. L’enveloppe est destinée à la construction d’un aéroport international, d’une raffinerie de pétrole, d’une centrale électrique à énergie solaire et à la reconstruction du système d’alimentation électrique.
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En octobre 2019, poursuit notre source, MIDI se rend à son tour au premier Sommet Russie-Afrique présidé par Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie.
Regard tourné vers Moscou
A Sotchi, le président du Tchad fait une déclaration forte : « Le soutien de la Fédération de Russie est vital pour renforcer la stabilité régionale. L’appui en formation et en équipement militaire, le partage de renseignement et d’expérience avec les forces africaines engagées sur ce front seront d’une grande utilité ». En novembre 2020, les deux pays entament des pourparlers en vue d’un « accord de coopération judicaire afin de consolider et de diversifier davantage leurs relations bilatérales.»
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En avril dernier, au cours de sa campagne présidentielle pour un sixième mandat, le chef de l’Etat dénonce haut et fort, la prise en otage du continent africain par des puissances étrangères qui freinent son développement. Dans la même veine, Idriss Deby avait révélé, il y a quelques années au cours d’une interview accordée aux médias français que la constitution tchadienne avait été modifiée par un constitutionnaliste dépêché dans son pays par l’Elysée. Des déclarations et démarches de libération qui n’ont visiblement pas plu à Paris.
Didier Ndengue
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