Maurice Kamto, Président du MRC
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Cameroun : make MRC great again !  

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En politique, le train ne passe pas deux fois. Et la politique de la chaise vide n’avance pas. Elle n’a jamais payé en tout cas. Elle entretient plutôt le flou et le statut quo. Les dirigeants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) sont conscients qu’ils n’ont pas progressé d’un trait sur le plan politique depuis la dernière élection présidentielle. Les résultats sur le terrain le démontrent clairement.

Avec zéro élu local, il ne sert à rien de continuer à vociférer sur les réseaux sociaux et dans les médias sur lesquels on a la mainmise sans un véritable plan de conquête du Palais d’Etoudi. C’est comme foncer droit dans un mur. Le Professeur Maurice Kamto, président national du MRC, même s’il refuse de l’admettre, s’est déjà cassé la gueule à maintes reprises, mais refuse d’abandonner sa vieille méthode de lutte qui n’a plus de place. Une vieille technique de renversement du pouvoir qui date du printemps arabe.

Le Cameroun étant un pays « compliqué », rien de semblable ne peut se produire dans la situation actuelle. La politique du boycott et des menaces pêle-mêle ne fonctionne plus également.

Toutefois, La Plume de l’Aigle salue la résistance de Maurice Kamto, qui malgré la répression et l’incarcération, ne lâche rien. Mais nous encourageons le directoire du MRC a changé de stratégie car l’actuelle est caduque. Elle n’entre plus dans aucun registre. Depuis la présidentielle d’octobre 2018, Paul Biya a déjà organisé, avec brio deux autres élections (double scrutin législatif et municipal et les régionales).

Le MRC est donc politiquement mort et enterré. La surenchère médiatique ne va pas le ressusciter, avant plusieurs bonnes années.

Ce parti qui aurait pu faire trembler le parti au pouvoir s’il était resté sur la ligne tracée par ses pères fondateurs n’est plus que l’ombre de lui-même. Contrairement à ce que certains pensent, le parti aujourd’hui dirigé par Maurice Kamto n’a pas été créé pour accompagner le pouvoir, pour diviser les Camerounais, encore moins pour être hors-jeu après une seule élection présidentielle.

Ses pères fondateurs, j’ai eu l’honneur de rencontrer certains, m’ont fait savoir que ce parti a été mis sur pied pour challenger le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) de Paul Biya. La scène politique camerounaise en avait besoin. Surtout quand on sait que le principal parti de l’opposition, le Social democratic front (SDF) était en crise de stratégies et de propositions. Du coup, ça devenait très ennuyeux pour faire vibrer le pays pendant les grands rendez-vous électoraux.

Au début, le mouvement était sur la bonne pente, jusqu’au jour où, ses leaders actuels décident de l’entrainer sur un autre champ politique, qui n’a rien à voir avec les ambitions du départ.

La politique c’est également l’argent. Le parti dirigé par Maurice Kamto a eu la chance d’avoir des bailleurs de fonds liquides. Ce qui a permis au parti d’avoir plusieurs grands médias du pays dans ses rangs. Pour chanter les louanges d’un homme politique, même s’il sort du cadre légal dans nos grands médias, il faut que l’argent circule. C’est ce qui a été fait.

Les médias à la solde du MRC travaillent donc ce pourquoi ils ont été payés. Nous ne les en voulons pas. Nous n’en voulons pas également à Célestin Djamen, responsable des droits de l’homme du MRC qui a claqué la porte du parti hier.

Plusieurs évènements de ces derniers mois devraient pousser le parti à redéfinir une nouvelle stratégie pour sa survie. Sinon ce sera la navigation à vue.

J’aimerai que Maurice Kamto et le directoire du MRC n’aient pas honte d’adopter une autre politique de conquête du pouvoir. Reconnaitre qu’on a échoué et s’engager sur une nouvelle démarche n’est pas un signe de faiblesse. Surtout quand on est conscient que ses multiples revendications ne produisent aucun fruit depuis deux ans.

Proposition de stratégies

Personnellement, j’aimerai que le MRC arrête d’avoir les regards tournés vers l’extérieur. Que son leader arrête de compter sur l’Onu et les institutions internationales pour espérer conquérir le pouvoir. Le parti doit être proche des Camerounais, d’ici et d’ailleurs et adopter une approche patriotique et nationaliste. Faire la politique autrement serait bénéfique pour Maurice Kamto et ses camarades.

Les militants et sympathisants du parti doivent avoir le courage d’admettre que les marches sur les réseaux sociaux pour certains et sur le terrain pour d’autres, n’ont rien contribué dans le panier de la ménagère. Or, le parti gagnerait à dénoncer, après enquête, la qualité douteuse des boites de conserve qui inondent les supermarchés, la vie chère qui asphyxie les Camerounais, les taxes et les impôts qui n’aident pas le petit entrepreneur à continuer à déployer plus d’énergie pour faire tourner son business.

En s’appuyant sur des témoignages vivants sans exagération, sans toutefois saisir la communauté internationale à chaque fois, le parti pourra bomber le torse devant le peuple.

L’insécurité va galopante dans nos cités, comment le MRC s’organise-t-il pour faire taire ce phénomène ? Est-ce qu’il n’est pas possible pour le MRC de dénoncer le franc CFA avec des preuves à l’appui ? Après avoir condamné le terrorisme dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, le moment n’est-il pas venu pour Maurice Kamto d’aller au chevet des victimes de cette sale guerre ?

Bref, je veux voir le MRC renaitre de ses cendres. Qu’il devienne un parti nationaliste qui défend les idéaux, pourquoi pas de Um Nyobe, d’Ernest Ouandié et de tous ceux qui ont combattu la colonisation ? Je veux un autre son de cloche au sein de ce parti politique.

Didier Ndengue      

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