Âgé de 49 ans, il confectionne les colliers à base des noix de palmiste. Le spécialiste de l’art de récupération des ressources végétales et autres matériaux, était de passage dans nos locaux le 10 avril 2024. Le sculpteur s’est confié à notre rédaction.
Le sculpteur Marcel Ndze dans les locaux de La Plume de l'Aigle, le 10 avril 2024. Crédit: LPA
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Art de récupération des ressources végétales: comment le Camerounais Marcel Ndze transforme les noix de palmiste en bijoux

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Âgé de 49 ans, il confectionne les colliers à base des noix de palmiste. Le spécialiste de l’art de récupération des ressources végétales et autres matériaux, était de passage dans nos locaux le 10 avril 2024. Le sculpteur s’est confié à notre rédaction.

Il allie sa passion qui est l’art, à son amour pour la nature. Marcel Ndze, 49ans, est originaire de la région du Centre, plus précisément de Bafia, chef-lieu du département du Mbam-et-Inoubou. Artisan et sculpteur depuis 9 ans déjà, il utilise les noix de palmiste comme matière première pour la confection de ses colliers. « Je me suis basé pour un départ sur les noix de palmistes et sur des essences naturelles qui existent dans nos forêts, notamment tout ce que vous pouvez imaginer qui puisse être transformé dans la nature… Puisque la nature et l’humain ont un impact l’un sur l’autre, arborer un collier fait à base de noix de palmiste, ça créé davantage cette connexion et cette attraction avec la nature. Je dirais même que c’est spirituel », explique Marcel Ndze.

Il redonne ainsi une seconde vie, à cette nature qui lui inspire chacune de ses créations. « La nature comme je le dis toujours est ma principale source d’inspiration. Vous savez, l’humain a tendance à s’éloigner d’elle et pourtant, elle est ouverte et a besoin que nous nous rapprochons d’elle afin de vraiment bénéficier de ses vertus. C’est elle qui donne un sens à la vie de l’homme et sans elle, on n’existerait pas », pense l’artisan.

Âgé de 49 ans, il confectionne les colliers à base des noix de palmiste. Le spécialiste de l’art de récupération des ressources végétales et autres matériaux, était de passage dans nos locaux le 10 avril 2024. Le sculpteur s’est confié à notre rédaction.Notons qu’à la base, Marcel Ndze est issu d’une famille d’artistes et dans son village natal, il vit sur une île. Donc, entre deux fleuves à savoir : le Mbam et la Sanaga. Ce qui justifie à suffisance « la portée de mon inspiration. C’est cette diversité qui m’amène vraiment à m’étendre, m’élargir et m’exprimer selon cette nature qui m’a vu naître », précise-t-il.

Démarche de travail

Pour fabriquer ses colliers à base de noix de palmiste, Marcel Ndze opte pour des ponçages. « La noix de palmiste en elle-même est marron. Mais plus tu la travailles (la ponce), et déjà collier, elle subit une transformation naturelle comme vous voyez là. Vous constatez qu’ils sont tellement noirs et pourtant, ils sont fondamentalement marrons », fait savoir le sculpteur, en touchant de la main gauche, les colliers autour de son cou.

Les pendentifs de ces apparats ont des formes diversifiées, notamment, celles de courgette, champignon, de girafe, etc… Il les obtient à partir, « des cornes de bœuf, des bois, des arêtes de serpent Boa, etc…», apprend-on. « Il y a des matériaux qui ont déjà une forme naturelle. Je parlerais des bois flottés, que je récupère dans l’eau selon mes sensibilités et selon mes inspirations. Et certains de ces bois, je ne les transforme pas directement parce qu’ils ont déjà une forme. Mais à d’autres, je leur donne des formes qui me parlent et avec des sensibilités humaines », confie Marcel.

Âgé de 49 ans, il confectionne les colliers à base des noix de palmiste. Le spécialiste de l’art de récupération des ressources végétales et autres matériaux, était de passage dans nos locaux le 10 avril 2024. Le sculpteur s’est confié à notre rédaction.Valorisation des racines africaines

Pour réaliser un collier, il lui faut environ 2 à 3 jours, en fonction de l’inspiration et de l’aura qu’il a au moment de la fabrication dudit bijou qui coûte 15 000 FCFA. « Mais, nous rencontrons beaucoup de réticence. Dans ce travail, j’ai constaté que certains de nos frères africains ont une façon de regarder ces colliers. Ils considèrent ça comme des fétiches. Peu sont ceux qui comprennent la valeur du travail  que je fais et pour être sincère, ce sont plus les Occidentaux qui y montrent de l’intérêt et je ne sais pas pourquoi. Parfois je me sens même  frustré», se désole l’artisan.

Malgré cette difficulté, Marcel Ndze continue d’avancer dans sa marche et son combat pour la promotion de la culture africaine. « C’est un patrimoine. Et en tant qu’africain, il faut valoriser ses racines, son continent. C’est un combat et quand on décide de porter un fardeau, on l’assume. Je rends juste grâce à Dieu parce qu’il a permis que je puisse embrasser cet art pour exprimer réellement qui je suis et partager nos valeurs », se réjouit le célibataire.

 

 

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