En plein air, sous la conduite du président du Conseil d’administration de la Sonacam, Dr Ateh Bazore, près de 700 artistes participent à l’Assemblée générale de leur structure.
Yaoundé : la Sonacam tient son Assemblée générale au ministère des Arts et de la culture
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Yaoundé : la Sonacam tient son Assemblée générale au ministère des Arts et de la culture

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Après avoir délivré un récépissé de déclaration de réunion publique le 7 avril au Directeur général de la Sonacam, le sous-préfet de Yaoundé 3, contre toute attente, a signé six jours plus tard un arrêté d’interdiction de la tenue des Assemblées générales ordinaire et extraordinaire de ladite structure du 14 avril 2022 prévues dans le grand amphithéâtre de l’Enam. Le rendez-vous s’est déporté  devant les locaux de la tutelle.

Devant le portail du ministère des Arts et de la culture ce jeudi 14 avril 2022 au matin, les artistes musiciens entonnent l’hymne national du Cameroun, puis ce refrain : « Libérez, libérez les artistes, libérez notre argent…». D’autres reprennent en chœur : « Vive la Sonacam ! Vive Son Excellence Paul Biya, le papa des artistes !» On y reconnaît de grandes figures de la musique camerounaise telles que : Beko Sadey, Djento, Moni Bile, Georges Dickson, Dieu Golfé, Manga Lucky, Prince Aimé, Eriko, qui seront rejoints plus tard par d’autres célébrités telles que K-Tino, Ama Pierrot, etc.

En plein air, sous la conduite du président du Conseil d’administration de la Sonacam, Dr Ateh Bazore, près de 700 artistes participent à l’Assemblée générale de leur structure.

Initialement prévue au siège de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), la session interdite par le sous-préfet de Yaoundé 3, Serge Hervé Biwolé Sal, avait pourtant été autorisée le 7 avril 2022 par un récépissé de déclaration. «Le premier site retenu c’était l’Ecole nationale d’administration et de magistrature, où nous avons obtenu non seulement l’autorisation du maître des céans, c’était à dire le directeur général de cette Ecole, mais où nous avons aussi obtenu un récépissé de déclaration auprès du sous-préfet de Yaoundé 3e», confirme effectivement Dr Henri Fotso dit Henri Lesentimental, chargé de la communication de cette Assemblée, surpris du revirement de la situation.

C’est donc pour tenter de trouver une solution à ce problème que la Sonacam s’est retournée vers son ministère de tutelle qui a gardé le portail verrouillé à l’arrivée des artistes. L’artiste Georges Dickson, membre du Conseil d’administration de la Sonacam, rapporte que «toutes les tentatives d’avoir accès à la salle dédiée aux artistes au ministère des Arts et de la culture ont été vaines».

Une Assemblée générale à ciel ouvert

Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, enfermé dans son bureau malgré les sons des guitares et éclats de voix de six cent quatre-vingt-dix (690) artistes devant le portail de son ministère, n’a pas daigné venir à leur écoute, signe qu’il prend fait et cause pour l’opposition selon le top management de la Sonacam. Il n’est pas venu à la rencontre du président de la Sonacam pour évoquer malgré la forte pression populaire du côté des artistes arrivés des quatre coins du Cameroun.

Lire aussi : Sonacam : calme précaire à quelques heures des assemblées générales 

«Le ministre doit connaître ce que les artistes pensent. Cette Société appartient aux artistes. Et c’est à eux de prendre leur destin en main. Je n’ai jamais vu qu’on empêche à l’organe suprême de la Société de tenir une session ordinaire », s’étonne Dr Ateh Bazore.

C’est finalement au pied de l’arbre, devant le ministère qu’ils vont tenir leur Assemblée générale, après avoir désigné un bureau de séance composé de Tony Ngong, Madame Benkum et Luc Soumeya. L’huissier de justice venu de la Cour d’appel dressait son procès verbal au fur et à mesure des évènements. Les forces de l’ordre (gendarmerie et police) mobilisée par le même sous-préfet de Yaoundé 3ème qui avait la veille interdit cette Assemblée, encadraient amicalement les presque 700 Artistes présents.

Les résolutions qui en découlent seront lues à gorge déployée par le PCA Ateh Bazore autour de 15h30. Dans ce rapport, on apprend que l’organe suprême de la Sonacam donne «quitus au conseil d’administration pour la gestion ; approuve le budget de l’exercice 2022 ; prend acte des sanctions prononcées par le comité d’éthique de discipline et d’arbitrage ; rejette formellement le projet de fusion ; prend acte des agissements de certains membres du Conseil de surveillance et du Comité d’éthique, de discipline et d’arbitrage visant à empêcher la tenue de la présente session ainsi que les actes de vandalisme perpétrés au siège de la Société le 6 avril 2022, et donne mandat au Conseil d’administration de prendre toute mesure appropriée pour résoudre ce problème définitivement ». Le budget 2022 de la Sonacam se chiffre à plus d’un milliard trois cent millions de francs CFA.

CMC

A la suite de cette Assemblée générale inédite, le ministre a reçu une délégation de la Sonacam composée de trois personnes : Ateh Bazore, Tony Ngong et DJ Bilik. Ils se sont retrouvés dans une salle où le ministre avait aussi invité l’opposition représentée par son leader Sam Mbende qu’accompagnaient Messi Ambroise et Jean Pierre Essome. Ils ont proposé à la Sonacam l’idée de la fusion avec la défunte CMC qui venait d’être définitivement rejetée par l’AG dans ses résolutions. Ateh Bazore et la délégation qui l’accompagnait ont réitéré la position de la Sonacam et rejeté l’offre d’une nouvelle AG dans les prochains jours qui serait convoquée par le Comité de surveillance au demeurant suspendu.

Didier Ndengue

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