Accusé de collusion avec le pouvoir en place, le président régional du Social democratic front pour le Littoral exclut son vice-président national du parti historique.
Le torchon brûle entre deux membres influents du Social democratic front (SDF). Les députés à l’Assemblée nationale, Joshua Osih et Jean-Michel Nintcheu, ne regardent plus dans la même direction depuis la dernière élection présidentielle au Cameroun.
Ce weekend, Jean-Michel Nintcheu a organisé une réunion extraordinaire du comité exécutif régional du SDF Littoral à Douala pour traiter le « cas Osih ». Selon les membres du bureau régional du SDF, le premier vice-président national rame contre la vision du parti.
L’exécutif régional dénonce ce qu’il qualifie de « gestion calamiteuse de la campagne de l’élection présidentielle 2018», par Joshua Osih, candidat malheureux du parti à cette élection. Ses camarades lui reprochent également d’avoir félicité Paul Biya, « alors que le parti dénonçait et continue à dénoncer les fraudes massives qui ont émaillé ce processus électoral », s’indigne Jean-Michel Nintcheu.
Le problème du rapport complet de la gestion de cette élection est revenu sur la table du comité exécutif régional, qui pense que Joshua Osih ne devait pas assister à la cérémonie de prestation de serment de Paul Biya. Une démarche républicaine, mais condamnée par Jean-Michel Nintcheu, à qui certains analystes politiques attribuent des positions de plus en plus extrémistes.
Autre pomme de discorde, la récente pétition en faveur du rapatriement, des Etats-Unis, des camerounais émigrés dans le cadre des tensions au Nord-Ouest et au Sud-Ouest. Joshua Osih et deux de ses camarades y ont apposé leurs signatures avec 59 députés Rdpc.
Le comité exécutif régional du SDF pour le Littoral qualifie ces actes de « rébellion » et pense que le vice-président s’est auto-exclu du parti, conformément aux dispositions de l’article 8.2 des statuts du SDF.
Simon Keng
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