Avant eux nous étions, avec eux nous avons été neutralisés, pendant eux nous sommes et après eux nous serons.
Il n’y a aucune faveur, aucune reconnaissance, aucune prise de conscience chez les autres car nous n’avons pas encore le respect.
Aujourd’hui mes amis allemands bouffent avec les baguettes chinoises parce qu’ils ont constaté à travers l’enseignement chinoise « qu’elles rendent la bouffe plus agréable à manger et aident à consommer à petites portions » m’ont – ils dit . Ceci n’est pas le résultat d’une découverte scientifique mais celui d’un gain de respect et de considération que le peuple chinois a su arracher par son travail.
Les même boivent du bon thé de chez nous parce qu’un scientifique américain ou allemand a découvert ses vertus. Ils me demandent parfois si chez nous nous buvons même du thé ?
Nous savons que la meilleure manière de faire les selles ce n’est pas assis mais accroupie. Ils sont entrain d’y venir petit à petit mais attendent encore que les scientifiques décident qu’ils ont fait la découverte.
Ils se baladent pieds nus dans les rues parce qu’un grand savant moderne aurait découvert que c’est un déstressant efficace pour les dépressifs et ceux qui marchent à pied ouverts chez nous sont des primitifs qui n’ont même pas conscience des vertus de cette pratique.
L’Afrique doit récupérer sa place
L’une des découvertes de l’explorateur de l’orient et de l’occident c’est ce que l’ histoire appelle les bibliothèques de Tombouctou. Exploitées majoritairement par les étrangers. À Tombouctou, ils ne constatent pas mais ils découvrent des manuscrits parfumés de savoirs.
Des savoirs sur l’astronomie, l’astrologie et les mathématiques, la prévision des phénomènes climatiques extraordinaires. Mais on nous parle uniquement des résolutions du sommet de Paris.
À Tombouctou Ils ne constatent pas mais découvrent qu’à part l’or et le sel, le savoir aussi était vendu, les cours de droit , de grammaire, de rhétorique, de logique, d’astronomie, d’histoire et de géographie. Ils sont également très impressionnés par les méthodes de transmission du savoir. Mais celles-ci ne sont pas exploitées par nous.
Certains disent donc qu’il n’y avait qu’une université, celle de Sankoré, pourtant il y avait une centaine d’écoles éclatées dans une seule ville. Ils ne constatent pas mais découvrent la charte du Mandé (13eme siècle) , qui permet de penser l’État moderne. On nous apprend pourtant que cet État moderne a été pensé à Westphalie en 1648, loin mais alors très loin de l’Afrique.
Selon Cheikh Anta Diop, le décryptage des institutions politiques du gigantesque empire du Mali de l’époque a permis de découvrir, dès la fin du XIIe siècle, l’existence d’un conseil du peuple capable de révoquer le chef de gouvernement de l’empereur. Système très proche de la démocratie Suisse.
Ce qu’ils ne nous disent pas c’est que à part ces manuscrits, ils ont découvert une ville avec des institutions solides, le respect des libertés politiques, la pureté des mœurs, la sécurité des personnes et des biens, la compassion envers les étrangers, la courtoisie à l’égard des étudiants et des hommes de science. À Tombouctou le monde a pu constater un système éducatif, un régime de « fabrication du savoir » sans pareil.
Mais à l’école l’on nous apprend qu’un certain Charlemagne a inventé l’école. Que la charte des droits de l’homme a été pensée par les occidentaux. Que nous sommes à des années lumières de l’astronomie. Que nous ne connaissons rien du système de gouvernance. Beaucoup d’Africains sont encore convaincus aujourd’hui que sans l’arrivée de l’esclavagiste Blanc, nous serons aujourd’hui des sauvages en forêt sans savoir, sans langues, sans éducation et sans croyances .
Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas que les autres nous mettent en avant mais c’est de récupérer notre mémoire collective, de se débarrasser du traumatisme de l’esclavage et de la colonisation pour poursuivre sereinement le travaille de nos ancêtres.
Notre consécration viendra du développement économique à l’africaine, avec les outils de nos ancêtres dans le respect de la nature pour laquelle nous vivons et contre laquelle ils se sont développés.
Afoumba Dolly 17.12.2019 (nous entrons dans leur code aujourd’hui, que les élues soient des modèles pour nos sœurs. Mais nous pouvons aussi en sortir demain. Que cela ne change pas qui nous sommes. Seule notre réussite pourra imposer le respect définitif donc il faut continuer à y travailler. )
Comments