L’expert en certification se prononce sur la qualité des produits utilisés au Cameroun pour lutter contre la propagation du covid-19.
D’entrée de jeu, que pensez-vous des solutions locales au covid-19 ?
Ce que je pense des solutions locales au coronavirus, c’est que ces propositions sont très bonnes. Avant qu’on ne nous apporte la science, il y avait nos solutions qui sont naturelles. Elles me semblent plus sérieuses. Tout ce que nous prenions avant, c’est notre nourriture qui nous soignait. Quand vous aviez quelque chose, on vous faisait manger une ou deux plantes et c’était tout. Je pense qu’on revient tout simplement à nos valeurs réelles.
Vous êtes donc d’avis avec ceux qui pensent que « les recettes de grand-mère » peuvent damer le pion à la médecine occidentale ?
En termes de qualité, en termes de recettes, je ne dirai pas « recettes de grand-mères ». Ce sont des recettes qui sont contemporaines. Je dirai plutôt que ce sont nos recettes culturelles. C’est notre culture. En effet, tellement nos cerveaux ont été « lavés » que nous renonçons à nos valeurs, à notre culture, à notre identité. Ils sont allés si loin dans ce lavage de cerveau que nos sœurs ont décidé de changer la couleur de leur peau reniant ainsi leur identité. Est-ce qu’avoir la peau noire, c’est avoir la peau traditionnelle ancestrale et que la peau blanche « trafiquée », « djansang », c’est la peau moderne? Pour ma part, nos recettes naturelles peuvent damer le pion à la médecine occidentale relativement au traitement du Covid-19. On voit déjà les résultats qui nous proviennent de Madagascar.
Doit-on craindre les différents dons qui sont fait au gouvernement camerounais pour lutter contre le covid-19 ? Représentent-ils un danger en termes de qualité ?
Nous nous souvenons des dons qui ont été offerts à des pays du Sahel, pour leur développement, par exemple, un pont ! Pour répondre à cette question, revenons sur les fondamentaux : c’est quoi la définition de la qualité ? La définition de la qualité, c’est la réponse aux attentes des utilisateurs, des consommateurs. Donc quelles sont les attentes des parties intéressées ? A partir de là, je dirai que nous avons des problèmes de santé par exemple. Nous avons des problèmes de protection de nos santés, d’amélioration de notre immunité pour nos corps. Nous avons des corps qui sont bien particuliers, qui fonctionnement très bien avec nos nourritures, avec nos alicaments. À partir de là, est-ce que ce qu’on nous envoie satisfait nos attentes ? Qu’est-ce qui nous démontre cela ? C’est là que la partie qualiticienne pose la question. Nos populations, qu’est-ce qu’elles attentent ? L’autre fois, je rentre de quelque part, je vois un chat qui mange des herbes. On m’a dit qu’un chat est carnivore donc ne mange que la viande. Certainement, ce chat suivait un traitement par les plantes ! Est-ce que tous ceux qui décident de nous envoyer ces choses, savent ce que le noir veut ? Quand on va ailleurs, pour aller sur le soleil, les gens prennent des produits pour se bronzer. Ils prennent des produits pour lutter contre les impacts de la chaleur sur leur peau sinon ils seront brûlés. Celui qui va sur le soleil prend des produits pour satisfaire les attentes de sa peau. Pour revenir à l’Anor, c’est sûr qu’il y a beaucoup de contraintes et des informations qui arrivent dans tous les sens. Une agence des normes est là pour rédiger des normes, mais elle s’appuie sur des experts. Est-ce que les experts qui sont autour de cette commission prennent le temps d’analyser ce genre de problématiques ? Ces experts qui doivent analyser ce genre de problématiques devraient être des experts nationaux, surtout patriotes. Nous devons revenir sur l’essence même de tout ce que nous faisons. Lorsqu’on mange, quelle nourriture nous mangeons qui prévient des maladies ? Quand les gens apportent la notion de chloroquine, tant mieux ; j’en sais quelque chose. J’ai une expérience avec le quinimax. Petit, j’ai eu des piqures de quinimax. J’avais quasi perdu l’usage de mon pied gauche. J’ai passé trois mois d’hospitalisation à l’Hôpital Central de Yaoundé. On comprend pourquoi on a retiré certains types de produits du marché. Nos produits qui sont naturels, n’ont aucun impact sur notre corps. Expérimentons d’abord nos produits naturels, et ensuite on voit.
Abordons un peu le volet lié aux cache-nez. Ceux utilisés au Cameroun respectent-ils les normes selon vous ?
Une norme est un document établi par consensus et approuvé par un organisme reconnu, qui fournit, pour des usages communs et répétés, des règles, des lignes directrices ou des caractéristiques, pour des activités ou leurs résultats, garantissant un niveau d’ordre optimal dans un contexte donné. Les normes sont d’application volontaire. Toutefois, pour des raisons notamment de sécurité, de santé publique, de protection de l’environnement et de la nature, toute ou une partie d’une norme peut être rendue d’application obligatoire par voie règlementaire (généralement par l’assemblée). A quel moment des comités techniques ont-ils travaillé, en tenant compte de la problématique qualité de camerounais ? Morphologie du nez « négroïde ». Quand on regarde les masques, cache-nez, c’est étouffant, c’est irritant. A-t-on pris en compte la morphologie du nez « négroïde », la respiration, le coût pour une famille ? L’AFNOR (Association Française pour la Normalisation) a publié des spécifications pour la fabrication des masques adaptés aux européens, afin de généraliser la production des masques. Beaucoup de couturiers s’en inspirent pour la production et la commercialisation. L’ANOR (Agence des Normes du Cameroun) a sorti une norme d’application obligatoire pour la fabrication des masques au Cameroun. Quelles sont les dispositions prises pour que les artisans camerounais, les couturiers (couturières) mettent en application cette norme ? Certains masques, produits par l’Armée et Cicam, respecteront la norme, mais pas forcément ceux produits au quartier et vendu à tous les carrefours. À ce jour, on ne peut pas totalement affirmer que tous les cache-nez utilisés au Cameroun respectent les normes.
Après ce constat, que propose Jacques Ndéby ?
Pour les propositions, je reviens sur les gens qui sont dans la médecine orthomoléculaire qui disent en fait qu’un problème, c’est tout le corps qui le fait. Ce n’est pas une seule partie. Si nos corps résistent naturellement au coronavirus, est-ce qu’on a besoin des masques ? Malgré le fait qu’on se contamine, notre corps résiste. Est-ce que le masque est une solution ? Ce sont les éléments de réflexion. La fabrication des masques peut engendrer des problèmes environnementaux, ayant un impact sur l’environnement (utilisation des colorants pour la teinture des produits, des problèmes liés au développement durable). La consommation des produits naturels contribuant au renforcement de notre système immunitaire est aussi une autre piste de de lutte contre le covid-19 (prévention).
Quel est l’apport du « Référentiel Made In Cameroun » dans la lutte contre le covid-19 ?
Le référentiel Made In Cameroun est le résultat de travaux engagés en novembre 2018, au Gicam dans le cadre de la Convention signée entre Le Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT) et l’Association des Entrepreneurs Ingénieux d’Afrique (ASENIA). Il s’agissait de répondre aux attentes de certaines parties intéressées : MINMIDT ( logo type, référentiel garantissant le professionnalisme des entreprises disposant du logo Made In Cameroun), le Ministère du Commerce (assurer la pérennité financière des entreprises labellisées) ; le Ministère des Finances (assurer de nouvelles rentrées financières pour les caisses de l’État) ; le Ministère de la Santé (protéger la santé de la population) ; le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural ( protéger le sol, l’agriculture dans le cadre du développement durable) ; les consommateurs (être satisfaits par la qualité intrinsèque du produit). Il s’agissait également de satisfaire aux exigences du développement durable, selon l’Unicef, notamment la lutte contre la pauvreté, l’objectif faim zéro, l’accès à des emplois décents, la consommation et la production durables, la lutte contre le changement climatique. Le contenu du référentiel est un système de management de la qualité de haut niveau (version allégée de la norme ISO 9002-1994), adaptée aux petites entreprises camerounaises, ne disposant pas les ressources financières pour une certification ISO 9001-2015. L’alimentation, la production des gels hydroalcooliques, les aliments sont des produits concourant à la lutte contre le covid-19. Les entreprises labellisées, mettent en place une organisation leur permettant de satisfaire le besoin du marché en croissance. Elles n’ont plus de problèmes de contrôles, de qualification de leur personnel, d’existence de procédures et d’instructions de travail. Le plan HACCP est maîtrisé, les bonnes pratiques d’hygiène respectées, la traçabilité maîtrisée. Ces entreprises, qui peuvent rapidement tripler leur capacité de production, avec le même équipement, en passant au 3X8, sont prêtes pour le PDI (Plan Directeur d’Industrialisation du Cameroun).
Propos recueillis par Didier Ndengue
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