Si les instituts de beauté du Cameroun se sont donnés pour mission de servir de miroir à la dépigmentation, il devient plus qu’urgent de tirer les oreilles à leurs promoteurs. On ne peut pas prétendre lutter contre le blanchiment de la peau et laisser prospérer les produits comme ‘’Rapid Clair’’, ‘’Piment Doux’’, ‘’Immédiat Clair’’, ‘’Eau de javel’’, ‘‘72h’’ etc
Au fief du ‘’Djansang’’
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Instituts de beauté au Cameroun : au fief du ‘’Djansang’’

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Les coiffeurs et coiffeuses qui maintiennent et entretiennent leur teint ébène se comptent désormais au bout des doigts dans les instituts de beauté de la capitale économique camerounaise. Hommes comme femmes, utilisent des produits éclaircissants pour faire croire qu’ils ont les meilleures offres en matière d’entretien de la peau. Comme si avoir un teint clair était synonyme de beauté. Le journaliste et chef de chaine de Radio Environnement basée à Yaoundé, Eugène Messina a trouvé l’expression appropriée, quand il parle de «la lutte contre la mélanine». Renier son teint d’origine ne garantit certainement pas le paradis sur terre. Malgré ses multiples chirurgies esthétiques, le roi de la pop, Michaël Jackson a regretté sa peau d’enfance jusqu’à son dernier souffle.

Depuis que le ministre camerounais de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie a lancé une lutte acharnée contre les produits éclaircissants, c’est la débandade totale au sein des instituts de beauté. Depuis quelques jours, notre reporter Ruffine Moguem sillonne quelques centres de beauté dans le but d’arracher une réaction de l’un de leurs responsables. Silence radio de ce côté. «On ne peut rien vous dire», lui répond-on en substance. Derrière ces répliques d’hommes et femmes apeurés, se cache un gros malaise : le business du blanchiment de la peau, communément appelé «Djansang» au Cameroun. Il avait le vent en poupe avant que le ministre ne siffle la fin de la récréation. Si le patron de la santé publique va au bout de son combat, nous aurons remporté la lutte contre la dépigmentation de la peau qui est un signe de frustration, de complexe et d’infériorité de certains Africains.

C’est quand même incroyable de penser qu’on est inférieur à la race blanche alors que tous les historiens sérieux s’accordent à dire que la race noire est la première sur terre. Et que l’Afrique est le berceau de l’humanité.

Si les instituts de beauté du Cameroun se sont donnés pour mission de servir de miroir à la dépigmentation, il devient plus qu’urgent de tirer les oreilles à leurs promoteurs. On ne peut pas prétendre lutter contre le blanchiment de la peau et laisser prospérer les produits comme ‘’Rapid Clair’’, ‘’Piment Doux’’, ‘’Immédiat Clair’’, ‘’Eau de javel’’, ‘‘72h’’ etc. Ce serait de la poudre aux yeux pour séduire les populations. Une distraction qui pourrait susciter les thèses de corruption et de règlements de compte.

Pour qu’on n’en arrive pas là, un contrôle minutieux des instituts de beauté s’impose. Les différents acteurs concernés doivent accorder leurs violons. Je pense naturellement aux ministères de la Santé publique, du Commerce, à l’Agence des normes et de la qualité, aux structures de certification et aux nombreuses associations de défense des droits des consommateurs. En travaillant main dans la main, ces organismes sauveront la population camerounaise de la folie de la dépigmentation qui fait honte à l’humanité toute entière.

Didier Ndengue

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