Le Festival international des musiques sahéliennes porté par la chanteuse camerounaise Liliane Tao en est à sa 4ème édition. Il s’ouvre ce lundi 10 juin 2024 à l’Alliance Française de Garoua, dans la région du Nord-Cameroun.
Le Fimusa 2024 s'ouvre ce lundi 10 juin 2024 à Garoua
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Industrie culturelle du Sahel : face à l’abandon des autorités locales, le Fimusa tente de sauver les meubles à Garoua

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Le Festival international des musiques sahéliennes porté par la chanteuse camerounaise Liliane Tao en est à sa 4ème édition. Il s’ouvre ce lundi 10 juin 2024 à l’Alliance Française de Garoua, dans la région du Nord-Cameroun.

Le septentrion a un incroyable talent, et une richesse culturelle énorme peu valorisée. Une situation qui pousse l’artiste musicienne Tao, affectueusement appelée la reine du sahel, à mettre sur pied le Festival international des musiques sahéliennes (Fimusa) en 2021. Rendu à sa 4ème édition cette année, l’évènement se déroule du 10 au 15 juin 2024, sur le site de l’Alliance française de Garoua, région du Nord au Cameroun.

Jointe au téléphone par la rédaction de La Plume de l’Aigle, Liliane Tao peint à l’encre noire, les difficultés auxquelles est confrontée l’industrie musicale et culturelle en général dans les régions septentrionales. « Le septentrion camerounais regorge d’une richesse culturelle énorme, mais il reste fermé sur lui-même du fait d’un manque d’outils susceptibles de l’ouvrir au monde. Il est doté de nombreux rythmes musicaux propres à chaque communauté, mais ces rythmes ne s’exportent pas du fait de la mauvaise qualité des œuvres, de l’absence de formation et d’information. Il y a un important gap dans le domaine de la logistique et des compétences. On enregistre par exemple un manque de studios d’enregistrement viables, des équipements, des salles de spectacles et des scènes d’expression. Et enfin, il faut le dénoncer, les élites locales, les mairies et investisseurs ne s’intéressent pas réellement à l’accompagnement des artistes dans la production, la promotion et la diffusion des œuvres ».

Le thème retenu pour le Fimusa de cette année est « Intégration africaine et valorisation des cultures ». Ce festival se présente non seulement comme une plateforme de valorisation des musiciens, rythmes musicaux et de la culture sahélienne en général, mais, également comme un espace de formation des artistes et de réflexions sur l’état des lieux de l’industrie culturelle dans les régions septentrionales.

Articulations

Au programme des activités de cette 4ème édition,  on aura « des conférences débats ; les chantiers musicaux du Cameroun, une formation en e-commerce qu’on a commencé depuis 2021 avec Orange Cameroun. Des concerts live tous les soirs avec des artistes locaux et ceux venus des autres aires culturelles du Cameroun. Et enfin le tourisme culturel. Nous irons avec les festivaliers dans la localité de Lagdo à 70 Km de Garoua, où nous passerons une journée. Les festivaliers découvriront la beauté du lagon bleu, de l’île aux damans, ils visiteront le barrage », dévoile la promotrice du Fimusa.

Les griots à l’honneur

Cette année, le comité d’organisation du Fimusa mettra en lumière les griots (membres de la caste des poètes musiciens ambulants, dépositaires de la tradition orale) et les danses patrimoniales du Sahel. « Depuis l’année dernière, nous faisons venir des artistes étrangers. Notamment, la tchadienne Géneviève Matibeye. Cette année, nous aurons l’ivoirien Petit Sako sur la scène du Fimusa ; l’un des doyens des griots du sahel camerounais, Koula Kayefi ; le groupe mythique Alfa Barry et le Garaya Band ; Adamou Doumbo Nana … », ajoute la chanteuse de « Raoul Bekono ».

A côté de ces grands noms de la musique sahélienne, s’ajoutent les groupes Baladji Kwata, Les Lam de Guider, Algaita et Massa ; Le joueur de harpe du Sahel, Yerima Tingling, l’artiste Toupouri Masters, Julie la sirène noire, Yang Mad et Stéphanie Diallo. Une occasion en or pour le grand public de découvrir et de savourer la richesse artistique et culturelle du Grand Nord du Cameroun.

 

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