Le nouvelle gamme de billets sera en circulation le 15 décembre 2022. @JDC
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Financement du terrorisme en Afrique francophone : l’imprimeur du FCFA jugé coupable

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Depuis 20 ans, les terroristes qui déciment les populations dans la zone franc, sont mieux rémunérés que les militaires des Forces armées des Etats qui les combattent. D’où proviennent leurs billets de banque de première main ? La réponse des économistes panafricanistes réunis à Douala dans le cadre des Panafrican Awards.   

Les débats de la deuxième édition des Panafrican Awards en cours à la maison du parti de Bonanjo à Douala, au Cameroun jusqu’au 16 décembre, ne font pas de cadeaux aux ennemis du continent africain. Ce lundi 12 décembre 2022, la politique monétaire était au cœur des échanges de la matinée sur le thème « Crypto-monnaie et crypto-actifs : une solution pour l’indépendance monétaire de l’Afrique ». La question était épluchée par les économistes Dr Jean René Ndouma, Dr Yamb Ntimba et Edmond Kuate.

Selon les trois intervenants, « la souveraineté monétaire de l’Afrique se fera avec les crypto-actifs ». Pour eux, les francs CFA imprimés à Chamalières en France et utilisés par les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et ceux de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) alimentent le terrorisme dans les deux blocs régionaux. « Lorsqu’on met des coupures de 5000 FCFA et de 10 000 FCFA dans des valises depuis Chamalières, en direction des terroristes au désert du Sahara, personne ne peut les contrôler. Et c’est avec cet argent que les terroristes se ravitaillent », renseigne  Edmond Kuate.

Les terroristes mieux payés depuis 20 ans

L’économiste camerounais d’ajouter : « Comment pouvez-vous expliquer que les terroristes de Boko Haram au Nord du Cameroun, se payent 300 000 à 400 000 FCFA le mois ? Cet argent ne vient pas du Cameroun. » Au Mali, « le Colonel Assimi Goita avait compris cela, quand sur le champ de guerre, chaque fois qu’il abattait un terroriste, il retrouvait sur lui d’énormes sommes, des millions de FCFA de premières coupures, c’est-à-dire que c’est de l’argent imprimé à Clermont-Ferrand  en France et envoyé directement aux terroristes. C’est pour cela que nous perdons la lutte contre le terrorisme. Ça fait 20 ans que nous combattons le terrorisme en Afrique, mais il ne s’est jamais aussi bien porté, parce qu’on n’arrive pas à couper la source de ravitaillement. La seule façon de combattre le terrorisme, c’est d’arrêter de le financer, c’est-à-dire qu’il faut arrêter avec le FCFA. Le terrorisme prospère plus dans les zones du FCFA, notamment au Burkina Faso, au Niger, au Cameroun, en Centrafrique, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Tchad, en RCA », affirme l’économiste.

L’imprimerie de la Banque de France à Chamalières a commémoré ses 100 ans en 2021. Elle produit annuellement plus de 2, 5 milliards de billets dont les coupures de francs CFA. A en croire nos trois économistes, l’impression des billets destinés à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), ne se déroulerait pas en présence des représentants des deux instituts d’émission. « Celui qui appuie sur le bouton pour faire marcher la planche à billets à Chamalières, est le même qui appuie sur le même bouton pour imprimer les mêmes billets pour les terroristes », conclut Edmond Kuaté.

Didier Ndengue 

 

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