Ernest Ouandié et ses deux compagnons de lutte assassinés par l'administration coloniale en 1971
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Devoir de mémoire : les Upecistes ressuscitent Ernest Ouandié à Douala

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L’UPC – Manidem , l’une des branches du parti des crabes dirigée par Albert Moutoudou a tenu à rendre un hommage grandiose et mérité à un héros national assassiné par le pouvoir colonial sur la place publique à Bafoussam il y’a 50 ans. 

C’était en janvier 1971 qu’il a été assassiné sur la place publique à Bafoussam, dans la région de l’Ouest Cameroun. Son nom : Ernest Ouandié. Ce redoutable combattant nationaliste donnait du fil à retordre à l’armée coloniale.

Ce vendredi 15 janvier 2021, une cérémonie a été organisée en sa mémoire au siège de l’UPC – Manidem  à Douala. Un hommage a également été rendu à ses deux compagnons de lutte Tabeu Gabriel et Fotsing Raphaël également assassinés par l’administration coloniale.

Le téméraire et rescapé Mathieu Njassep  dit  » Ben Bella  » son nom de lutte à l’époque coloniale en référence au premier président de l’Algérie indépendante et l’un des compagnons vivant d’Ernest Ouandie âgé aujourd’hui de 82 ans, a pris part à cette cérémonie d’hommage.  C’est l’un des derniers témoins vivant de cette bataille pour la souveraineté du Cameroun.  L’un des nationalistes à avoir combattu les colons et l’administration Ahidjo. Au cours de cette commémoration, les organisateurs en majorité militants et partisans de l’UPC – Manidem, ont ressuscité l’âme du martyr en mettant l’accent sur le sens de sa lutte pour l’indépendance.

Président du comité révolutionnaire de l’UPC de l’époque, Ernest Ouandié est présenté par les upecistes comme un homme doté d’une grande simplicité, modeste, franc, généreux, dévoué à la défense des intérêts du peuple « kamerounais  » et des peuples africains.  Combattant d’une forte personnalité, ferme sur les questions de principe, anti-tribaliste, physiquement et moralement courageux et déterminé, il avait les qualités d’un guide parfait.

Qui est-il ?

Ernest Ouandié voit le jour vers 1924 à Bandoumnla dans l’arrondissement de Bana à l’Ouest du Cameroun. Son père Djeumo et sa mère Kapsu se sont mariés vers 1905.  Il fait ses études primaires de 1933 – 1937 à l’école primaire de Bafoussam ( Sil-CE2). En 1937, il est admis à l’examen de ceux qui doivent continuer le cycle primaire. De 1937 à 1939, Ernest Ouandié fréquente l’école régionale de Dschang. En 1940, il réussit au certificat d’études et au concours d’entrée à l’école primaire supérieure de Yaoundé, où il obtient le diplôme des moniteurs indigènes.

Tour du Cameroun

Ernest Ouandié est un enseignant du secteur public. Il commence son service à Edea, où il est affecté par une décision du 22 février 1944. Il restera à ce poste jusqu’en 1948. Il connaîtra par la suite des affectations disciplinaires. Le 7 octobre 1948, il est à Dschang. Le 6 novembre 1948, il est affecté à Douala comme directeur de l’école publique de New – Bell Bamiléké. En septembre 1953, il est envoyé à Doume, puis à Yoko. Décembre 1954, il est affecté à Batouri , puis à Bertoua . Et le 29 janvier 1955, il revient à Douala.

Vie politique

Ernest Ouandié adhère à l’Union des populations du Cameroun (UPC) en 1948. Au congrès du parti à Dschang en 1952, il est élu vice – président de l’UPC. La même année, il est désigné directeur de la « Voix du Cameroun », le journal du parti. En 1952, à la salle des fêtes d’Akwa, il ridiculise l’agrégé Senghor au cours d’un meeting public où ce dernier faisait l’apologie ou l’éloge du colonialisme français.  En 1954, il effectue un voyage en Chine, un en France (Paris) et un en URSS (Moscou).  En 1954, il assiste au congrès mondial de la jeunesse Démocratique en Chine. En 1955, après les évènements de mai et la dissolution illégale de l’UPC par le gouvernement français, il se réfugie à Kumba sous administration britannique. De là, il prend le chemin de l’exil. Il se rendra à Khartoum au Soudan après l’interdiction de l’UPC par le gouvernement de Londres le 13 juin 1957.  Il ira au Caire en Egypte, à Conakry en Guinée puis à Accra au Ghana de N’krumah. En 1959, il participe à l’Assemblée générale extraordinaire des Nations-unies consacrée à l’indépendance du Cameroun (mars). En 1960, le héros Ernest Ouandié rencontre Nelson Mandela au Caire, à qui il recommande de ne plus hésiter à engager la lutte armée contre l’apartheid, car c’est malheureusement le seul langage compréhensible par les partisans de celui – ci. En 1961, plus précisément le 21 juillet, il revient clandestinement au Cameroun. Il prend le commandement de l’ALNK et remet de l’ordre dans les rangs du parti.  Le 19 août 1970, il est arrêté à Mbanga dans le Moungo. Le même jour, il est conduit à la brigade mixte mobile de Yaoundé où il a attendu son procès. L’administration Ahidjo, après un procès de pure forme, le condamne à la peine capitale le 5 janvier 1971 en même temps que Njassep Mathieu alias Ben Bella et Raphaël  Fotsing. Le 15  janvier 1971, il est fusillé sur la place publique à Bafoussam.

Didier Kieretu

 

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