la tragédie qui s'est déroulée au lieu-dit « Mobil Guinness » à Douala nous pousse à réfléchir sur les défaillances qui existent dans le secteur de la construction au Cameroun. Il est de notre devoir d'exiger un changement significatif afin de prévenir de nouveaux effondrements et de protéger la vie des citoyens camerounais.
Effondrement d'immeuble à Douala
BrèvesCamerounLe ChroniqueurTribune Libre

Construction responsable au Cameroun : la nécessité de l’action conjointe des Ordres des architectes et des ingénieurs du génie civil avec les mairies des villes s’impose

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Le samedi 22 juillet 2023, vers 22 heures, un immeuble situé au lieu-dit « Mobil Guinness », à Douala, s’est effondré, causant la mort de plusieurs Camerounais et faisant de nombreux blessés. Cette tragédie soulève des interrogations fondamentales quant au rôle réel de l’Ordre des architectes du Cameroun et celui des ingénieurs du Génie Civil du Cameroun dans un secteur devenu malheureusement belliqueux. Elle soulève également des questions relatives au contrôle des unités de production des matériaux de construction destinés au grand public, en particulier les aciéries. Enfin, elle amène à réfléchir sur le rôle des institutions chargées de délivrer les permis de construire, c’est-à-dire les mairies de Ville.

Face à cette situation préoccupante, il est essentiel de prendre des mesures concrètes pour assurer la sécurité des citoyens et prévenir de nouvelles tragédies. L’Ordre des Architectes du Cameroun, en collaboration avec l’Ordre national des Ingénieurs du Génie Civil du Cameroun, doit jouer un rôle central dans cette démarche.

Tout d’abord, il est primordial de remettre en cause le rôle réel de ces deux organes. Ces derniers doivent être plus actifs dans la supervision des projets de construction, en veillant à ce que les normes et les règlements de sécurité soient respectés. Ils doivent être conscients de leurs responsabilités envers la société et œuvrer pour garantir des structures durables et conformes aux normes en vigueur. Des inspections régulières et rigoureuses devraient être mises en place pour éviter que des bâtiments dangereux continuent d’être érigés.

En outre, il est crucial de renforcer le contrôle des unités de production des matériaux de construction destinés à la consommation du grand public, notamment les aciéries. Une supervision plus stricte des procédés de fabrication doit être mise en place pour garantir la qualité des matériaux utilisés dans la construction. Il est nécessaire d’établir des normes claires et de mettre en place des mécanismes de contrôle pour s’assurer que les matériaux répondent aux critères de sécurité essentiels.

Enfin, le rôle des institutions responsables de la délivrance des permis de construire doit être revu. Dans le cas précis de la mairie de la ville de Douala, il est impératif de mener une action conjointe avec ces Ordres nationaux avant d’accorder un permis de bâtir. Une telle collaboration permettrait de garantir une vérification rigoureuse des plans et des études techniques, à la fois par des architectes et des ingénieurs compétents et qualifiés. Il en résulterait une procédure de délivrance des permis de construire plus sérieuse et un meilleur contrôle des activités de construction.

En somme, la tragédie qui s’est déroulée au lieu-dit « Mobil Guinness » à Douala nous pousse à réfléchir sur les défaillances qui existent dans le secteur de la construction au Cameroun. Il est de notre devoir d’exiger un changement significatif afin de prévenir de nouveaux effondrements et de protéger la vie des citoyens camerounais. L’action conjointe de l’Ordre des Architectes et de l’Ordre national des Ingénieurs, conditionnelle à l’obtention du permis de bâtir, peut s’avérer salutaire en dégageant les responsabilités en de telles circonstances. Il est temps d’agir et de garantir un secteur de construction responsable, sûr et durable pour tous les Camerounais.

Daniel Abdoul Aziz Konaté, Société civile

 

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