Les habitants de ce quartier situé dans le troisième arrondissement de la capitale économique camerounaise sont martyrisés par les coupures intempestives de l’électricité. Les dégâts matériels sont énormes.
Ils avaient d’abord été privés d’électricité pendant deux semaines. Après cette période sombre, l’énergie sera rétablie, plongeant les riverains dans la joie. La vie pouvait alors reprendre son cours normal dans les bars et autres coins chauds du quartier, au grand bonheur des populations. Certains pouvaient veiller jusqu’au petit matin autour d’une bière.
Ce plaisir sera d’une très courte durée. Deux jours plus tard, une baisse de tension électrique va s’inviter dans les domiciles de Mandoï, situé à PK14, à Douala 3e.
« C’est depuis samedi dernier, en soirée, que la lumière est devenue faible tout d’un coup. Quand on regardait la télévision, les images bougeaient. La couleur commençait même à changer, ça devenait vert, violet ou trop rouge. Quand on branchait les téléphones sur la prise, ils s’allumaient et s’éteignaient tout le temps. On était obligé d’attendre que les gens dorment avant de recharger les batteries de nos téléphones », explique Nicolas Songue, habitant du quartier rencontré ce vendredi 12 avril 2024.
Où est passé Eneo ?
Au fil des jours, l’électricité devient encore plus faible. Elle commence à clignoter en imposant l’obscurité totale dans certaines concessions. Des étincelles sont aperçues dans les ménages. Des appareils vont être endommagés. Etudiant, Sharone Mvogo, a vécu la scène en direct : « Quand la lumière a commencé à clignoter, deux minutes après, on a vu des étincelles sortir sur la douille de l’ampoule du salon. Au moment où on s’apprêtait à éteindre la lumière, elle a cessé de fonctionner toute seule. Le lendemain, on a essayé de tester si le courant passait, en vain. La douille et l’ampoule ont pété ».
« Ma femme dit avoir humé une odeur de brulé et que des étincelles sortaient sur la douille de l’ampoule qui alimente la salle de séjour, la rallonge sur laquelle étaient branchés la télévision et le décodeur. Elle a vite demandé à mes filles d’aller arrêter le compteur. En testant, j’ai constaté que rien ne s’allumait plus. J’ai acheté une autre ampoule dimanche que j’ai installée. Elle n’a fonctionné que deux jours avant de péter », rapporte Nicolas Songue.
Chez Joëlle Mengono, « la baisse de courant a fait éclater toutes les ampoules. Plus aucune prise ne fonctionne. Mon chargeur a grillé hier et je suis obligé d’en acheter un autre. On ne sait même plus quoi faire. On ne sait pas », se lamente-elle, les yeux fixés sur Eneo, le distributeur de l’énergie électrique au Cameroun.
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