Les résultats des études commandées par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) ont été présentés hier mardi 16 novembre 2021 à Douala.
Après Yaoundé la semaine dernière, le Directeur général de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), Jean Pascal Nkou et ses équipes ont déposé leurs valises le mardi 16 novembre 2021 à Douala. Le séjour a pour but de sensibiliser l’opinion sur les résultats du projet de filialisation des services de comptage d’électricité au Cameroun.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, les participants prennent connaissance des résultats des études de faisabilité pour la filialisation du système de comptage. La restitution est faite par Dibongue A. Kouo, chef d’équipe et économiste principal de l’énergie. L’expert du consultant canadien Dev2E International, explique que cette étude vise à «répondre aux problèmes critiques de recouvrement des recettes, doublés du constat de fraudes massives qui caractérisent actuellement le secteur électrique camerounais».
Il était question d’évaluer la meilleure manière de répondre aux attentes dynamiques des consommateurs d’électricité. L’initiative découle des nombreuses plaintes des consommateurs dont 60% concernaient le système de comptage. «L’exemple, c’est que les consommations sont estimés, les releveurs ne passent pas, les compteurs sont grillés et il y a les fraudes sur les vieux compteurs », constate Ernest Pilon, coordonnateur du projet. Pour tenter d’y remédier, ajoute-t-il, l’Arsel a sollicité en 2018, une assistance technique auprès de la Banque africaine de développement (Bad) en relation avec le programme «Fund for African Private Sector Assistance» (Fapa). L’institution financière lui accordera un don de 291 millions FCFA. Après la signature de la lettre d’accord de prêt de don le 7 novembre 2019 à Yaoundé, les consultants seront recrutés «pour étudier la possibilité de faire impliquer les PME/PMI camerounaises dans ce système de comptage et qu’on n’ait pas seulement un monopole de l’opérateur Eneo qui est là actuellement», argumente le coordonnateur du projet.
Concurrence
L’économiste libéral Dibongue A. Kouo est convaincu que le secteur de l’électricité camerounais a besoin de concurrence. Pour lui, c’est «la structure de marché la plus efficace», qui permet «la meilleure utilisation des ressources productives rares et partant celle qui permet la meilleure détermination possible des prix résultant du jeu de la loi de l’offre et de la demande ». A l’opposé, le « monopole naturel caractérise des défaillances du marché ».
Si aucun nom n’est avancé au cours de l’atelier de Douala, l’idée en toile de fond est la mise sur pied d’une structure où on retrouverait plusieurs acteurs dans le segment commercial, et «notamment ceux qui auraient la charge d’approvisionnement en compteurs, ceux qui auraient la charge de faire les activités que nous observons actuellement avec les sous-traitants, c’est-à-dire la pose des compteurs, les relevés, ainsi que la surveillance de ce système de comptage», ambitionne Ernest Pilo.
Textes juridiques
En attendant la fin de la concession à l’horizon 2031, Nicolas Stakowski, du consultant RTEi du consortium EDFir, dit avoir intervenu dans la rédaction des textes juridiques qui doivent être adoptés en application du modèle proposé par Dev2E International. «On est là pour répondre à l’attente de l’Arsel avec qui on travaille pour faire des propositions de textes juridiques qui répondront mieux au secteur camerounais de l’électricité en fonction des objectifs qui auront été assignés par le gouvernement du Cameroun», explique le Polonais non sans mentionner qu’il a travaillé sur la base des données fournies par l’Arsel et le Minee (Ministère de l’eau et de l’énergie).
Didier Ndengue
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