Wam's Mr Classic : "La musique au Cameroun devient de plus en plus un fourre-tout. La bonne et la mauvaise graine se côtoient."
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Wam’s Mr Classic : «pour avoir donné la parole à certains anglophones, j’ai reçu des menaces»

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Fustigé pour avoir donné la parole à une certaine élite de la zone anglophone taxée de « pro-ambazonien », le jeune Constantine Anjianjei (Wam’s Mr Classic) se reconvertit en chanteur pour se faire entendre. Il se confie à La Plume de l’Aigle dans cet entretien mené par notre stagiaire Blaise Ngagning Kiam.  

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je me nomme Anjianjei Constantine. Mon nom d’artiste est Wam’s Mr Classic. Je suis originaire de la zone anglophone au Cameroun. J’ai grandi dans une famille de 10 personnes. Je suis journaliste de formation. J’ai officié à STV2 jusqu’à mon mariage définitif avec la musique. J’ai été influencé par mon oncle Lucas El Chic Echondong alias Amumba, célèbre musicien de Highlife et Akai du Cameroun.

Pourquoi avez-vous abandonné le journalisme ?

Je n’ai pas abandonné le journalisme. Au Cameroun, plusieurs personnes réduisent le journalisme à la télévision et à la radio. Après avoir passé 5 ans à la radio et télévision, j’ai trouvé bon de surfer dans un autre couloir du journalisme. Je fournis des contenus médiatiques à certains médias internationaux, je suis aussi correspondant pour plusieurs médias en ligne.

Un journaliste et artiste chanteur libre

J’ai quitté la télévision en 2016. J’étais rédacteur en chef du Desk anglophone dans une chaîne de télévision à Douala. Pour avoir donné la parole à certains anglophones, j’ai reçu des menaces. De là, j’ai préféré me retirer. Cela m’a fait du bien. Grâce à ce retrait, j’ai pu composer mon premier son «Newsman». Ce son parle de ma vie.

Quel lien faites-vous entre le journalisme et la musique?

Le journalisme et la musique sont similaires. La ressemblance entre les deux est que le  premier est un art comme le second. Pour exceller dans ces deux métiers, il faut être créatif. Le journaliste de même que le chanteur est un messager. Ils sont tous la voix des laissés-pour-compte.

Quel regard jetez-vous sur la musique camerounaise ?

La musique au Cameroun devient de plus en plus un fourre-tout. La bonne et la mauvaise graine se côtoient. Plusieurs font vraiment de la bonne musique. D’autres par contre viennent dans la musique  pour blanchir leur argent ou pour devenir simplement des ‘’stars’’. Le public camerounais ne sanctionnant pas la mauvaise graine se rend complice de cette déchéance.

La musique camerounaise nourrit-elle son homme?

L’artiste au Cameroun ne vit pas encore pleinement du fruit de son labeur. Tout n’est pas rose et tout n’est pas noir. Aujourd’hui les technologies de l’information et de la communication offrent aux artistes la possibilité de gagner leur pain quotidien. Encore qu’il faut les maîtriser. Grâce au digital on a la possibilité de vendre ses œuvres. Quant à moi je ne me plains pas trop, je réussis à joindre les deux bouts.

 

Quels sont vos projets dans la musique?

J’ai plusieurs projets. Le premier, c’est avec le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC). Nous sommes en pleine promotion du son «Newsman». Je suis aussi en train d’écrire des morceaux pour plusieurs films au Cameroun. D’ici la fin d’année, deux sons et clips verront également le jour.

Pensez-vous à un retour sur le petit écran dans le cadre de vos activités journalistiques?

Tant qu’on vit tout est possible. Personne ne sait ce que demain nous réserve à part Dieu. Le temps nous en dira plus. Si jamais je refais mon come-back à la télévision soyez sûr, je ferai la télévision autrement qu’il y a 5 ans. L’expérience acquise lors de ma traversée du désert m’a rendu plus créatif.

Un conseil aux jeunes qui vous suivent ?

Pour réussir dans la musique, il faut associer courage, formation et foi. Je les exhorte vivement à être des artistes engagés comme moi. Je défends les valeurs essentielles telles que la paix, l’amour et les libertés individuelles. Malgré les menaces, il ne faut pas céder parce que la récompense vient après la difficulté.

Wam’s pendant le tournage du clip « Newsman »

Il fait sa « star »                                          

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