Dans son livre «L’Unité africaine à travers une langue commune», qui paraitra ce mardi 5 avril 2022, le chercheur Malien constate que l’institution panafricaine n’accorde pas une place de choix aux langues de ses ancêtres.
C’est un ouvrage riche en propositions. Qui s’adresse à tous ceux qui militent pour la reconstruction de l’unité africaine, si chère à ses pères fondateurs. Il est précisément destiné aux enfants du continent, à la diaspora, aux dirigeants des 54 Etats, des institutions régionales et continentales. Dans ce livre de 104 pages, qui paraîtra ce mardi 5 avril 2022 aux éditions Les Impliqués, Issa Balla Moussa Sangaré relève que l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) ignore l’unité linguistique. Le chercheur indépendant Malien installé à Washington DC, y formule «une critique constructive» dans le but d’amener l’organisation continentale à intégrer ce volet dans sa politique de renaissance.
Pour le jeune panafricaniste, auteur de ‘’Modibo Keita, la renaissance africaine’’, «il ne peut y avoir d’unité continentale sans unité linguistique, or cette dernière n’y est pas mentionnée», s’indigne-t-il.
[Vidéo] Issa Balla Moussa Sangaré parle de son livre
Le kiswahili marginalisé ?
L’arabe, l’anglais, le français, le portugais, l’espagnol et enfin le kiswahili sont les langues officielles de l’Union et de toutes ses institutions, selon l’article 11 du Protocole sur les amendements à l’Acte constitutif de l’Union africaine. Le kiswahili, la seule langue africaine de la liste, y occupe malheureusement la dernière place. Ce qui laisse croire que l’unité linguistique n’est pas une préoccupation majeure à l’UA. « De la création de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), ancêtre de l’Union africaine (UA), jusqu’en 2003, il n’y avait aucune langue africaine nommément citée comme langue officielle de l’instance faîtière », regrette Issa Balla Moussa Sangaré.
L’ancien président de l’Association des Maliens de Washington (de 2017 à 2021) est convaincu que si les propositions contenues dans son livre sont mises en œuvre par les décideurs, l’unité linguistique ne tardera pas à se matérialiser. «Si c’est suivi à la lettre, nous sommes sûrs et certains que dans 10 ans, nous allons atteindre l’objectif et nous aurons une génération d’Africains qui va parler la même langue», pense Moussa Sangaré, optimiste.
Didier Ndengue
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