Le spectacle de la chorégraphe camerounaise Agathe Djokam se déroule ce samedi 29 mai 2020 à l’Institut Français du Cameroun. Photo: Wolf House/André Menounga
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Scène : Echogr’Art’Phie pousse ses premiers cris à Yaoundé

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Le spectacle de la chorégraphe camerounaise Agathe Djokam se déroule ce samedi 29 mai 2021 à l’Institut Français du Cameroun.

C’est un coup d’essai sur la thématique que la chorégraphe de 31 ans compte transformer en coup de maître. Agathe Djokam met les bouchées doubles pour y parvenir. Ce vendredi, veille du spectacle à l’Institut Français du Cameroun, antenne de Yaoundé, elle révise ses pas de danse. C’est la dernière journée de répétitions. La concentration est de rigueur. La Camerounaise ne veut pas d’une fausse note pendant sa prestation. Elle veut offrir le meilleur d’elle au public de la capitale sur cette thématique qu’elle expérimente pour la première fois. Ce show est inspiré du phénomène des menstruations. Un sujet tabou, rarement abordé dans les lieux publics au Cameroun. Agathe Djokam veut s’affranchir et en faire un sujet de joie, sans toutefois banaliser les douleurs endurées pendant cette période.

‘’Echogr’Art’Phie’’, en cours de création, est tiré du mot échographie. Il vient s’ajouter aux premiers projets de danse solo, ‘’Energie’’ et  ‘’A Qui le Tour?’’ de cette danseuse engagée.

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«C’est le canal que je choisis pour questionner le phénomène de menstruations pour finalement nous faire parvenir aux mammifères que nous sommes. Je passe par ce phénomène parce que les menstruations sont devenues pour moi une forme d’art. Depuis que j’ai eu mes premières règles, involontairement et inconsciemment, je suis dans ce cycle-là. J’écoute mon corps. J’essaie de comprendre comment ça se passe», explique-t-elle. Elle va livrer le résultat de cette longue période d’observation dans une chorégraphie sagement soignée. A travers sa prestation, elle transmet les émotions des uns et des autres « parce que je dois me garnir.»

Agathe Djokam pendant une scène en plein air.
Photo: Wolf House/André Menounga

Douleur…heureux  

Au moment où elle sera sur scène autour de 17h, elle se souviendra aussi de ses moments de misère pendant sa période d’ovulation.

«Quand j’ai embrassé l’art, je me suis rendue compte que chaque fois que j’avais un spectacle, par exemple mon spectacle où j’utilise une échelle, quand j’ai mes menstruations, je ne peux pas annuler le spectacle. Ces menstruations sont souvent accompagnées de douleurs. Ça c’est rien, quand je suis en période d’ovulation, c’est la galère totale

Demain, Agathe Djokam va chorégraphier les sensations et le regard de la société sur les milliers de femmes qui vivent ce phénomène à travers le monde.  «C’est finalement un phénomène magnifique, parce qu’il mène à la vie qui parvient à perpétuer le monde», se console-t-elle. Le spectacle se déroule 24h après la célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle.

Didier Ndengue

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