Après six mois de réflexions, 38 associations soutenues par la fondation Friedrich Ebert sont mises en place. Elles tiennent, du 29 au 31 juillet 2021, leur première convention nationale pour la paix au Cameroun.
La rencontre avec les hommes et femmes de médias ce jeudi 1er juillet 2021 à la fondation Friedrich Ebert annonce les couleurs de la première convention nationale des femmes pour la paix au Cameroun. En une heure d’horloge, le comité de pilotage a présenté les grandes lignes des travaux qui se tiennent du 29 au 31 juillet 2021 au Palais de Congrès de Yaoundé.
L’initiative est le résultat, selon les responsables des 38 associations de femmes camerounaises, « des échecs rencontrés dans la résolution des différentes crises au Cameroun ».
« C’est ce qui nous a fait prendre conscience », justifie une responsable d’association. Elles ont compris qu’il fallait écrire l’histoire du Cameroun ensemble. Elles disent s’être inspirées des femmes colombiennes qui ont réussi à mettre sur la même table de discussion l’armée régulière et le groupe de bandes armées. « L’initiative vient des femmes camerounaises. Comme les Colombiennes, elles ont décidé de vaincre la guerre à l’unisson. En plus de leur offrir une plateforme, notre fondation met à leur disposition les moyens financiers et logistiques », explique Nina Netzer, représentante de la fondation Friedrich en Afrique centrale.
Regroupant toutes les femmes sans exception, la mère de l’humanité camerounaise a désigné par voie démocratique un comité de pilotage qui parlera en son nom. Ce comité comprend Nina Netzer, Yvonne Muma, Aissatou Doumara, Sally Mboumien, Magdaline Agbor et Emmanuel Ateba. « Cette convention n’est pas seulement l’apanage des femmes intellectuelles ou politiques, mais de toutes les femmes camerounaises issues des différentes catégories sociales disséminées à travers le monde », renchérit Yvonne Bih Muma, présidente du Cameroon Women’s Peace Movement.
Durant les 3 jours de travaux, elles surferont sur le processus de paix, la résolution des conflits, les violences sexuelles et le changement climatique. « Nous nous réunirons en tant que mères, épouses et sœurs pour construire une alliance très forte et plus nombreuse que ceux qui profitent de la guerre», ambitionne Marthe Wandou, représentante de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes à l’Extrême-Nord du Cameroun. A la question de savoir pourquoi avoir attendu 5 ans après le déclenchement de la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Cameroun avant d’agir, Marthe Wandou oppose un proverbe peul : « C’est quand le corps brûle que les oreilles entendent bien ».
Blaise Ngagning Kiam, Stagiaire
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