Le président de la Cameroon Speaking Diaspora Association in Kenya et militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) écrit au Premier ministre Joseph Dion Ngute sur les mesures consenties par le gouvernement camerounais pour résoudre la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Monsieur le Premier Ministre,
Je viens vous présenter tous mes respects citoyens.
Depuis 2016, le pays est en proie à une crise de sécession dans ses deux régions d’expression anglaise. Cette crise s’est enlisée au fil du temps conséquence des actes effroyables observés dont les conséquences ont impacté la vie socio-économique dans ces régions.
Le 4 janvier 2019, le président de la République a porté son choix sur vous en vous nommant Premier ministre, Chef du gouvernement. Considéré comme l’homme de la situation, cet acte présidentiel a été porteur d’espoir pour tous les Camerounais pour la résolution de la crise anglophone. Ce contexte difficile n’a pas ébranlé votre sens du patriotisme et votre détermination à servir le pays.
Ainsi, dans le cadre de l’exécution des très Hautes Instructions du Chef de l’Etat, vous avez présidé les délibérations du Grand dialogue national, qui s’est tenu au Palais des Congrès de Yaoundé du 30 septembre au 4 octobre 2019. Cet événement historique et important a donné aux Camerounais, issus de toutes les couches de notre société, l’occasion de repenser et de réinventer un Cameroun nouveau, meilleur et pacifique. Il a également contribué à réduire la violence et à accélérer le processus de décentralisation. Les activités socio-économiques, qui étaient difficiles voire impossibles au plus fort de la crise, sont désormais en plein essor.
A l’issue de ce dialogue, un Comité de pilotage a été institué avec pour mission de veiller à la mise en œuvre effective des résolutions du Grand dialogue national et de transformer les recommandations en actions concrètes. Après la session inaugurale des travaux de ce Comité de pilotage qui s’est tenue à Yaoundé le 3 septembre 2020. La deuxième session s’est tenue à Buea et la troisième, à Bamenda. Le 4 août 2022, vous avez présidé à Yaoundé, la quatrième session de ce Comité.
Trois ans après, plusieurs actions clés qui ont suivi les recommandations du Grand dialogue national :
- Dépôt par le gouvernement du projet de loi et la promulgation par le Chef de l’État de la loi portant sur la décentralisation qui accorde spécifiquement aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest un statut spécial fondé sur leurs valeurs historiques et culturelles. Les Assemblées régionales sont déjà en place. Les « Independant Public Conciliators » ont été nommés et ont déjà pris fonction.
- L’adoption du projet de loi portant sur le statut spécial ainsi que ses dispositions fournissent un cadre juridique et administratif viable et créent un modèle favorable à l’action gouvernementale et à l’engagement des partenaires internationaux. En effet, le statut spécial permet aux élus locaux au sein du Conseil exécutif régional d’initier des projets de développement dans leurs communautés afin d’instaurer une démocratie participative, un développement durable, des opportunités économiques, l’égalité, la justice sociale ainsi que la protection des coutumes et traditions locales
- Afin de répondre aux problèmes résultants du conflit armé dans les régions d’expression anglaise, le Chef de l’Etat a créé un Plan Présidentiel de Reconstruction et de Développement. L’objectif de ce plan est de répondre aux besoins immédiats des populations affectées dans ces régions, de rétablir la cohésion sociale, de reconstruire et de réhabiliter les infrastructures de base et de revitaliser l’économie. Pour garantir la transparence dans la gestion de l’appui apporté à ces régions, le gouvernement a désigné le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) comme partenaire d’exécution et gestionnaire des fonds.
- Comme l’a proposé la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme, les modifications des procédures administratives et gouvernementales se poursuivent et la loi sur la promotion du bilinguisme, tant réclamée, a été promulguée par le Président de la République.
- En outre, le gouvernement a créé des centres de Démobilisation, de Désarmement et de Réintégration (DDR) en tant que stratégie politique coordonnée et approche intégrée du consensus de consolidation de la paix et de la pratique démocratique. Le Chef de l’État, le Président Paul Biya, a accordé une amnistie totale aux combattants qui ont volontairement déposé les armes.
Nous vous félicitons pour ces réussites. Car, des indicateurs perceptibles d’une amélioration constante de la vie socio-économique dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont nombreux. En effet, après plusieurs années de perturbation, les rapports qui viennent du terrain montrent que, nonobstant des poches de résistance ici et là, il y a eu beaucoup de progrès, beaucoup de progrès dans certains cas.
Les données qui viennent du terrain montrent que l’économie de ces deux régions retrouve le niveau de 2016. Entre 2017 et 2019, c’était extrêmement difficile. Aujourd’hui, beaucoup de sociétés, la CDC, la Pamol, Ndawara Tea, même les planteurs et autres ont repris le travail ce qui reflète un regain de confiance. De même, nous observons, selon les rapports qui viennent du terrain, la scolarisation et la disponibilité de certaines denrées alimentaires de base sur les marchés de Yaoundé.
En 2017, le nombre d’inscriptions dans les écoles de la région du Nord-Ouest était de 220 000. Ce chiffre a chuté à 45 000 en 2018 et à 24 350 en 2019. En 2022, le nombre d’inscriptions est passé à 60 462. Il s’agit d’un progrès remarquable et continu. La région du Sud-Ouest connait le même essor.
Malgré les poches de résistance, nous sommes convaincus que, le gouvernement dont vous êtes à la tête, ainsi que les différentes parties prenantes, restaurerons avec succès la paix dans le NOSO.
Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Au cours de la quatrième session du Comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations du Grand Dialogue National, beaucoup de recommandations ont été faites. L’un des participants de la diaspora a imploré le gouvernement de pardonner les frères de la diaspora impliqués dans cette crise. Une idée louable dans une perspective de paix d’apaisement et de réconciliation. Car, nul ne saurait avoir deux patries. Mais, le Peuple camerounais voudrait la manifestation de leur franchise. J’en appelle également à ces frères de la diaspora de demander pardon au peuple en premier et là, ils pourront être pardonnés.
Fait à Nairobi, le 16 août 2022
(e) Cédrick Moukoko Penda,
Président de la Cameroon Speaking Diaspora Association in Kenya
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