By Ces médias qui prétendent véhiculer la paix sont à la manœuvre pour semer le chaos dans le pays.
La frénésie avec laquelle les organes du groupe France Médias Monde notamment RFI et France 24 remplissent des éléments de guerre certaine dans chacune de leurs tranches d’information quotidiennes semble pour le moins ahurissant.
Même ceux qui les classent d’habitude dans la catégorie d’outils de manipulation de masse sont étonnés de l’inclinaison guerrière engagée depuis la chute de Mohamed Bazoum au Niger.
En effet dans chacune de leurs éditions du journal, le présentateur dont le vocabulaire guerrier s’enrichit de nouveaux mots est presque toujours affublé d’un correspondant, un expert (parfois sorti du chapeau de prestidigitation), un consultant militaire, d’une source anonyme (encore faudrait-il savoir si elle existe vraiment), d’un citoyen prétendument lambda mais dont le narratif guerrier ne diffère point d’un iota…
Parfois c’est du tout en un que ces médias diffusent au point où l’on est amené à se poser la question dès lors pertinente de savoir « si ce n’est pas Rfi et France 24 qui vont bientôt déployer des soldats pour faire la guerre contre les autorités nigériennes actuelles? »
Malgré le fait qu’elle fait de son mieux avec une rapidité extraordinaire(si elle n’est pas poussé) qu’on aurait voulu voir lors des épidémies d’Ebola, l’invasion de Boko Haram, les grandes sécheresses, les vagues incessantes d’immigration clandestine du fait de la grande pauvreté… La Cedeao paraît toujours être devancée sur son propre agenda par Rfi et France 24 qui, avant la fin du huis clos des chefs d’État de la sous-région connaissaient déjà : le nombre de pays contributeurs des troupes, le commandement de cette force, les point d’entrées sur le territoire du Niger, la date probable du début des opérations, la durée éclair de l’opération car les soldats nigériens vont faire défection et ne vont pas, pour un grand nombre combattre, la provenance des ressources financières. Quelle ironie ?! Rfi et France 24 nous annoncent sans aucune interférences qu’en moins d’un mois la Cedeao va financer une force militaire à coup de plusieurs milliards de dollars US, elle qui ne parvient pas à financer un seul contingent mixte pour lutter contre Boko Haram.
Pour définitivement convaincre sur cette propagande et apologie de la guerre de ces médias, ils ne cachent même plus leurs euphorie lorsqu’une décision pourtant de pure formalité, comme celle de la suspension du Niger de l’UA (Union africaine) est prise par cette institution continentale. Les journalistes le savent, tous, en cas de coup d’État, l’UA suspend de manière automatique le pays concerné jusqu’à une normalisation consensuelle de la situation.
Rfi et France 24 médias de la guerre en Afrique et pas en Europe
L’on pourrait se dire que ces accusations et observations analytiques sont de la mauvaise foi à l’encontre des médias qui font juste leur travail d’information et n’inventent rien. Sauf que le cas actuel de l’Ukraine nous donne raison.
Malgré que la Maison Blanche alertait sur le début de l’opération spéciale de la Russie en Ukraine, de l’aveu même des journalistes, experts militaires européens et français en particulier, nous n’avons rien vu venir car nous ne croyions pas à une guerre en Europe.
Ainsi, Rfi et France 24 avaient traité durant des mois le sujet Ukraine-Russie sans jamais envisager qu’il y aurait une guerre malgré l’alerte des américains. Comment donc comprendre que pour le Niger ces médias soient plus avancé ?
Simplement parce que la guerre n’est pas bonne sur le sol européen mais c’est exactement ce qu’il faut pour l’Afrique et le Niger en ce moment.
Ce narratif de Rfi et France 24 n’est pas nouveau. Bien au contraire. Pour les cas les plus récents, on peut citer 1999 avec le coup d’État contre Bédié réitéré en 2002 avec le coup d’État manqué contre Laurent Gbagbo, en 2011 avec la guerre contre le même Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Toujours en 2011 avec l’assassinat du guide libyen Mouammar Kadhafi….
La France prétend ne pas savoir où ne pas comprendre, voire veut lutter contre le sentiment anti-français en Afrique. L’Elysée et le Quai d’Orsay qui sont les vrais patrons de Rfi et de France 24 devraient se rendre à l’évidence que par la ligne directrice qu’ils ont tracée pour ces organes, ils ne peuvent que renforcer plus efficacement ce sentiment anti-français sur le continent.
Car comment peut-on souhaiter, encourager et faire la communication de la propagande, l’apologie de l’intervention militaire au Niger ?
Qu’est-ce que le Niger ? À quoi ressemble la vie d’un Nigérien aujourd’hui pour que des médias qui prétendent véhiculer des valeurs de paix, de liberté de justice sociale, d’épanouissement, de libération des peuples….osent accorder des espaces pour une intervention militaire dans ce pays?
Rfi et France 24 (2e et 3e vautour) comme le photographe Kevin Carter qui filma la fillette et le vautour au Soudan.
Par leur traitement juste de l’information au bénéfice des plus faibles, les médias partout dans le monde orientent les décisions. Les médias s’engagent pour des causes justes très facilement reconnaissables et identifiables par leurs capacités à satisfaire le plus grand nombre et non une poignée d’individus.
En faisant l’apologie de l’intervention militaire au Niger, qui de toutes les façons, ne va apporter que plus de misère, plus de famine, plus de souffrance, plus d’immigrés, Rfi et France 24 doivent savoir qu’elles sont comme ce photographe sud-africain Kevin Carter qui au Sud Soudan en 1993 à encourager le vautour dans son instinct de manger de la chair humaine.
En effet au lieu de porter secours à la fillette affamée qui tentait de se rendre dans un centre de santé proche pour survivre, Kevin Carter préféra faire l’apologie et la propagande de la mort en laissant la fillette sans force à la merci du vautour en filmant l’agonie de l’être humain.
Les journalistes de Rfi et France 24 qui vont bientôt faire passer le Nigeria au rang de 1ere armée du monde pour qu’elle broie le Niger son voisin, veulent-ils avoir la même fin que Kevin Carter ?
Rodrigue Tchokodieu,
Université Populaire Afrique Évolution (UPAE)
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