L’association Botsina Kadisha affiliée à la Fédération des juifs d’Afrique entend vulgariser des projets et programmes d’enseignements éducatifs, socio-économiques et de solidarité, sans oublier l’enseignement des langues sémitiques et la connaissance de la Torah.
La cérémonie officielle de lancement des activités de l’association Botsina Kadisha couplée à la prestation de serment des Rabbins Ouri Yehouda et Pinhas Eliyahou Shaday s’est tenue le 2 août 2023 à Yaoundé. C’était en présence des fidèles des différentes confessions religieuses, des leaders religieux, des autorités administratives et traditionnelles. Pour ses premières missions, l’association Botsina Kadisha va œuvrer dans le social et l’humanitaire à travers la distribution des dons dans les orphelinats au profit des couches vulnérables. Elle va également lancer dans les prochains mois, la construction des centres de formation à Ngaoundéré, Bertoua et Yaoundé ainsi que des formations hospitalières.
Selon Rabbi Ouri Yehouda, Président de Botsina Kadisha, il faudrait que la jeunesse soit le fer de lance de la nation telle la vision du chef de l’État. « J’ai décidé après avoir étudié à l’étranger de revenir au Cameroun afin d’apporter des œuvres sur le plan social comme des hôpitaux, des écoles avec les partenariats que nous avons pour pouvoir contribuer au développement du Cameroun », a-t-il souligné.
Religion et tradition
Concernant le lien qui existe entre ces deux pensées, le Rabbin Ouri Yehouda pense que la religion ne devrait pas combattre la tradition. C’est ce qui justifie la présence à cet événement des hommes spirituels et traditionnels pour montrer qu’en réalité ces deux courants ne devraient pas continuer à se combattre alors que nous sommes tous d’une même nation. « Lorsqu’on lit la Bible, on se rend compte qu’en réalité c’est les hommes spirituels qui tenaient le pays. Pourquoi ne pas faire la paix par ce chemin-là, de réunir tout le monde pour montrer aux autres frères Camerounais qu’un dialogue inclusif est possible pour tout le monde et qu’ensemble nous pouvons réussir à construire un Cameroun meilleur ? »
Pour Moussa Mallam Ibrahim, Imam de la grande mosquée centrale, c’est un honneur d’avoir été invité à participer à cet événement au côté de leurs frères juifs. Car pense-t-il, « tout ce qui renforce la cohabitation des religieux au Cameroun renforce aussi la paix. Par ailleurs le rôle de la communauté musulmane dans cette initiative sera toujours de partager la fraternité qui existe entre les religieux ». De son côté, Luc Mvondo Messi, de l’église catholique orthodoxe Byzantine, affirme que leur devise est « tradition, foi et espérance. Si nous n’avons pas la tradition nous n’avons pas de vie. L’Afrique doit se lever pour comprendre qu’il n’y a aucune communauté religieuse dans le monde qui a le monopole du savoir ou de spiritualité ». Il réitère en outre que nous sommes tous des enfants de Dieu et n’appartenons pas à une religion mais « nous sommes tous des leaders et ensemble nous devons nous lever comme un seul homme pour l’Afrique en particulier le Cameroun ». Francine Atangana
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