Grâce Deflorine Manga fait le constat selon lequel les femmes sont les moins gradées des Forces de défense et de sécurité (FDS) du Cameroun.
«Gouvernance démocratique du secteur de la sécurité». Tel est le sous-thème épluché en deux temps ce mardi 28 septembre 2021 par Grâce Deflorine Manga au cours d’un atelier destiné aux professionnels de médias camerounais. Organisée par la fondation Friedrich Ebert Stiftung. La rencontre qui se tient à Yaoundé jusqu’au 30 septembre 2021, porte sur les questions de sécurité et de gouvernance démocratique au Cameroun.
Après la première partie de son intervention sur «le contrôle citoyen de la réforme du secteur de sécurité au Cameroun», Grâce Deflorine Manga, enseignante à l’Université de Yaoundé II va directement enchaîner avec le «genre et réforme de la gouvernance du secteur de sécurité leadership des femmes dans les Forces de Défense et de Sécurité au Cameroun ».
Sur le tableau dressé par l’enseignante, l’on constate que l’effectif féminin au sein des FDS est quitté de 40 en 1990 à 510 en 2000. L’effectif masculin quant à lui, est passé de 434 à 3490 sur la même période.
Outre ces inégalités, Grâce Déflorine Manga constate également «une sous-représentativité des femmes dans les sphères de commandement, en particulier au sein des formations opérationnelles comme les Brigades, les Bataillons et les groupes d’escadrons». Au Cameroun, regrette-elle, il n y’a aucune femme au grade de Général et le nombre de femmes colonels aux postes de commandement est très limité. Elle va citer quelques noms de femmes colonels, chefs d’escadron, commandants et capitaines promues au Cameroun, non sans énumérer les discriminations auxquelles certaines femmes de l’Armée font face. Parmi lesquelles les «persistances des pesanteurs socio-culturelles ; interférence entre vie privée et vie publique ; maintien des stéréotypes ; ségrégation sexuelles des personnels militaires,…etc. »
Les précisions de Didier Badjeck
Réagissant à l’exposé de Grâce Deflorine Manga, le colonel des Armées à la retraite, Didier Badjeck fait savoir que les femmes camerounaises fixent elles-mêmes leurs propres limites au sortir de l’Ecole militaire interarmées (Emia). Du haut de ses 33 années d’expérience dans la conduite des opérations aériennes, diverses opérations militaires interarmées et interalliées, l’ancien chef de division de la communication du ministère de la Défense du Cameroun a «l’impression que la femme camerounaise a une capacité à ne pas vouloir occuper de postes opérationnels ». Après l’Emia, constate-t-il, elles choisissent les domaines de soutien ou d’appui. Très peu optent pour les grandes spécialités comme l’infanterie, l’artillerie,….«Elles virent toujours vers les administrations», affirme Didier Badjeck, qui se réjouit cependant de la bravoure de Mirabel Mewouo Koumnde, seule femme pilote d’avion militaire au Cameroun.
Didier Ndengue
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