Le Cameroun n’a pas appliqué la peine de mort depuis 25 ans, apprend-on. Mais pour les abolitionnistes camerounais, la peine capitale n’a plus sa place au pays. « Depuis l’existence du Code pénal dans notre paysage juridique, la peine de mort est appliquée et à mon humble avis, celle-ci est contraire à la constitution camerounaise, cela devrait interpeler tout juriste », dénonce Me Nestor Toko.
A Douala, au Cameroun, l'association Droits et paix a réuni plusieurs abolitionnistes, le 10 octobre 2023.
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Me Nestor Toko : au Cameroun « environ 110 personnes sont dans le couloir de la mort »

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A l’occasion de la 21ème édition de la Journée mondiale contre la peine de mort, l’association Droits et paix a convié plusieurs acteurs de la société civile à une réflexion autour de la question mardi 10 octobre 2023 à Douala.

« La peine de mort : une torture irréversible », tel est le thème de la 21ème édition de la Journée mondiale contre la peine de mort, célébrée mardi 10 octobre 2023. A Douala, capitale économique du Cameroun, l’association Droits et paix présidée par Me Nestor Toko, dans le cadre du projet « Ensemble pour l’abolition de la peine de mort en Afrique centrale et en Asie du Sud-Est », a organisé un atelier visant à « sensibiliser les acteurs de la société civile sur les réalités qui entourent l’application de la peine de mort au Cameroun et ainsi les amener à œuvrer pour son abolition », précise le dossier de présentation de la rencontre.

Le Cameroun n’a pas appliqué la peine de mort depuis 25 ans, apprend-on. Mais pour les abolitionnistes camerounais, la peine capitale n’a plus sa place au pays. « Depuis l’existence du Code pénal dans notre paysage juridique, la peine de mort est appliquée et à mon humble avis, celle-ci est contraire à la constitution camerounaise, cela devrait interpeler tout juriste », dénonce Me Nestor Toko.

Selon les estimations de l’avocat au barreau du Cameroun, « environ 110 personnes sont dans le couloir de la mort dans notre pays ». « Le gouvernement ne communique pas là-dessus, pourtant c’est l’une de ses obligations », s’indigne le défenseur des droits de l’homme.

CDHC

Pour atteindre ses objectifs, l’association Droits et paix sait qu’elle peut compter sur ses nombreux soutiens locaux parmi lesquels certains membres du gouvernement, les parlementaires, les acteurs de la société civile. « Nous voyons de plus en plus qu’il y a une franche de la société qui se mobilise contre la peine de mort. L’institution comme le parlement qui était en marge de cette cause, a un réseau parlementaire contre la peine de mort. Même la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC), a fait de l’abolition de la peine de mort l’une de ses priorités. Cela nous donne à penser que le sujet sera à l’ordre du jour auprès du gouvernement du Cameroun. Même le ministre de la Justice nous a donné l’opportunité d’échanger avec lui sur la question », se félicite Me Toko.

Le chef d’antenne CDHC pour la région du Littoral, Philippe Amanye Botiba a pris part à cet atelier qui a rassemblé une vingtaine de participants. Il confirme que son institution a fait de l’abolition de la peine de mort au Cameroun son cheval de bataille, à côté de la torture régulièrement décriée dans les lieux de détention: « La Commission des Droits de l’Homme du Cameroun est pour l’abolition de la peine de mort. La Commission s’est donnée pour mission de condamner tous les actes qui touchent à la dignité humaine, qui violent la sacralité de la vie, et qui portent atteinte à l’intégrité physique et morale ». L’abolitionniste d’ajouter : « Nous ne pouvons pas être une institution qui lutte contre la torture et être pour la peine de mort. Nous devons réviser les textes pour que ceux-ci soient en adéquation avec nos engagements internationaux ».

Didier Ndengue  

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