By Dans un communiqué signé le 18 mars 2020, la sous-préfecture de la commune située dans le département du Moungo, région du littoral au Cameroun, opte désormais pour les veillées sans corps. Une interdiction formelle parmi tant d’autres mesures conservatoires. Notre envoyé spécial, Elthon Djeutcha a palpé le nouveau quotidien des populations de Mbanga en cette période de crise sanitaire.
Mbanga, un après-midi du 27 mars. C’est un décor inhabituel, pour une journée comme celle-ci. D’habitude à la même heure, c’est un ballet d’hommes et femmes de noir vêtus, ou arborant des uniformes de deuil en direction de la morgue, qui se dresse à vous. En ce début de week-end, jour dédié à la levée des corps, c’est une ambiance étonnamment rare. Il se passe qu’une mesure du sous-préfet interdit désormais les levées de corps suivies de veillée. « De gré ou de force, nous devons tenir les populations de Mbanga à bonne distance de cette pandémie, qui fait des ravages à l’échelle planétaire », tel est le mot d’ordre de Armstrong Voh Buikame, Sous-préfet de l’arrondissement de Mbanga.
« Il n’est plus question de levée de corps la veille suivie d’une veillée avec corps. C’est désormais, veillée sans corps, limitée à pas plus de 20 personnes ; et le jour dit, levée et inhumation. Toutes ces dispositions sont consignées dans le récépissé délivré aux familles, afin que nul n’en ignore », explique le chef de terre à notre reporter.
Et ça n’est pas tout, l’administrateur civil principal est allé plus loin, en mettant sur pied plusieurs autres mesures, visant à restreindre les déplacements, les attroupements et autres éléments voire comportements, pour lutter contre la transmission en masse.
Armstrong Voh Buikame, Sous-préfet de l’arrondissement de Mbanga au four et au moulin.
Des mesures draconiennes
Au regard de la vulnérabilité et de la précarité de l’environnement dans lequel vivent les populations, le sous-préfet a prescrit la fermeture pure et simple des «clubs matango» appellation locale faisant référence aux espaces dédiés à la vente du vin de palme. Fini la délivrance des récépissés pour les manifestations publiques. Tous les rassemblements de plus de 20 personnes sont interdits.
Dans la même veine, la mairie a décidé de la fermeture des marchés à 16h et nettoyage systématique des espaces marchands. Dorénavant le marché est partitionné en secteur d’activité. « Par exemple les fripiers sont regroupés sur le même périmètre, les vendeurs de plantains et autres tubercules à la même enseigne ainsi de suite. Ceci pour éviter les déplacements hasardeux et inutiles dans le marché », préconise le maire, Henriette Endale épse Ejake. Des haut-parleurs motorisés ont également été mobilisés pour sillonner tous les coins et recoins de la ville afin de sensibiliser les populations de Mbanga.
L’hôpital de district n’est pas en reste. Son directeur, Dr Mangala Nkwele a mis sur pied des équipes de veille pour renseigner les usagers. Le personnel médical a été capacité quant au covid-19. L’installation de nouveaux lavabos, l’interdiction formelle de circuler dans l’enceinte de l’hôpital sans cache-nez sont entre autres mesures prises par la direction afin de contenir les assauts du coronavirus.
Elthon Djeutcha, envoyé spécial à Mbanga
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