By Au moment où le Cameroun lance la première vaccination systématique au monde contre le paludisme, fort est de constater que le projet n’épouse pas l’assentiment de tous. Des voix s’élèvent pour remettre en question la qualité dudit vaccin.
Le Cameroun a lancé ce lundi 22 janvier 2024, la première campagne de vaccination systématique et à grande échelle au monde contre le paludisme.
« C’est le premier pays au monde à introduire directement la vaccination contre le paludisme« , s’est enthousiasmée à Genève (Suisse) Aurélia Nguyen, directrice des programmes de Gavi.
Reste la question de l’acceptation du vaccin par les populations.
En effet, depuis l’annonce de l’arrivée de ce vaccin antipaludique au Cameroun, bon nombre de personnes restent réfractaires. « Je me méfie de ce vaccin – là, et il ne sera pas administré a mes enfants« , déclare avec véhémence, Armel Eboué, professeur des langues. Tout comme lui, Alphonse Eloundou Directeur de publication du magazine Anagsama International, fustige également cette démarche. « On ne sait pas déjà d’où est ce que ça sort. Le paludisme existe ici chez nous depuis la nuit des temps, il n’y a jamais eu de vaccin. Nous avons plutôt l’impression que c’est une arnaque, ou alors qu’on veut tester ce vaccin sur nos enfants comme cobayes. Pourquoi venir commencer ici ? Cela a une forte odeur de tromperie sur la marchandise« , tranche-t-il.
Renforcer la confiance des populations
Dans les chaumières, l’on s’interroge davantage sur la qualité de ce vaccin. Selon sa définition le vaccin est préventif et le sérum curatif. Si l’on prend l’hypothèse selon laquelle tous les Camerounais ont des gènes du plasmodium, qu’est ce qui garantit que le vaccin sera introduit dans un corps sain ? Y a t’il des examens préliminaires à faire ? Les questions se posent.
Notons par ailleurs que certaines personnes semblent adhérer à ce vaccin à la seule condition qu’il soit de bonne qualité et par ricochet, sensibiliser les populations sur l’innocuité dudit vaccin.
« L’introduction du vaccin en soi, n’est pas une mauvaise chose. Toutefois, il y a en amont, une action essentielle qu’il faut mener. Il faut renforcer la confiance des citoyens et donc des potentiels patients à la prise du vaccin, étant donné que le vaccin est un moyen de prévention des pathologies. Comment cela est-il possible ? A travers la réalisation des tests« , explique Florentin Ndatewouo, journaliste politique. Et d’ajouter: » Ces examens permettront de vérifier la qualité du vaccin qui sera administré aux patients. Il faut ensuite présenter les résultats de ces tests. L’objectif recherché est de briser la barrière psychologique de la méfiance, née du fait des idées reçues au sujet de la nocivité alléguée des vaccins. Il ne sert à rien d’introduire un vaccin dans le calendrier de vaccination si celui-ci ne rencontre pas l’adhésion des patients qui sont les principaux concernés. »
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