Par Charly Kengne, Géostratège
Depuis sa création en 1945, l’ONU a toujours été fortement critiquée et son existence même questionnée. Soixante-dix-neuf (79) ans, il est toujours de bon ton de pointer du doigt l’inefficacité de cette énorme machine employant des milliers de fonctionnaires à New York – le siège ainsi que dans les agences onusiennes réparties dans le monde entier.
Mais aujourd’hui, cette institution née des cendres de la seconde guerre mondiale tangue à nouveau. Son incapacité à peser dans les conflits actuels, notamment en Irak, au Yémen, en Syrie, en Ukraine et en Palestine met à mal sa crédibilité. Si à ça on doit ajouter les faits de complicité ou de menace à la sûreté Nationale de certains États membres, il devient clair que cette organisation aujourd’hui loin d’être une solution se trouve être le principal problème des maux qui secouent notre planète.
Au-delà de la méfiance dont fait montre certains États membres envers cette institution, il faut dire que l’organisation internationale traverse une crise existentielle. Les casques bleus, piliers du maintien de la Paix onusien sont accusés aujourd’hui de graves méfaits.
I- Le mensonge onusien sur Haïti qui a causé la mort à plus de 10 000 Haïtiens
En août 2016, l’ONU finit par admettre sa responsabilité dans l’épidémie de choléra dans le pays ayant causé la mort des milliers de haïtiens.
Du bout des lèvres, les Nations unies ont fini par reconnaître leur implication dans la terrible épidémie de choléra qui a frappé Haïti en 2010. La contamination a causé près de 10 000 morts depuis l’arrivée de la bactérie dans le pays, en 2010 et elle a rendu malade 800 000 personnes. Des casques bleus ont été accusés de l’avoir apportée avec eux du Népal, ce que l’institution internationale s’était obstinée à nier jusqu’au 18 Août 2016. Voilà ce que déclarait le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq :
« Au cours de l’année écoulée, l’ONU a acquis la conviction qu’il est nécessaire de faire beaucoup plus en ce qui concerne sa propre implication dans le foyer initial et les souffrances des personnes touchées par le choléra ».
Une étude de Médecins sans frontières, publiée en mars de la même année montre que les 9 300 décès officiels ont été largement sous-estimés. « Entre 2010 et 2012, il y a eu plus de cas en Haïti que dans l’Afrique tout entière », souligne l’épidémiologiste Renaud Piarroux. Des chiffres d’autant plus saisissants qu’il n’y avait pas eu d’épidémie de choléra sur l’île depuis cent cinquante (150) ans.
II- Le jeu trouble et complice de l’ONU (Minusma) dans l’instabilité qui sévissait au Mali
Le 10 juillet 2022, 49 soldats ivoiriens avaient été arrêtés au Mali, puis inculpés mi-août de « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat » et formellement écroués. Trois femmes ivoiriennes appartenant à ce groupe de militaires ont ensuite été libérées à la mi-septembre à la suite de médiations.
Bamako accusait ces soldats ivoiriens d’avoir voyagé sous de fausses identités et avec des armes sans que les autorités n’aient été informées.
En réponse à ces accusations, Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
Dans ce dossier, l’ONU avait reconnu des « dysfonctionnements » dans une note adressée au gouvernement malien et admis que « certaines mesures n’ont pas été suivies ».
Tout récemment encore en janvier 2024, lors de la cérémonie des présentations de vœux des religieux et dignitaires traditionnels au Président de la Transition Malienne S.E Assimi Goita ; celui-ci dans sa prise de parole révèle le fait suivant :
« Le jour où la MINUSMA a quitté la région de Kidal, un drone de l’armée Malienne était au-dessus de Kidal pour filmer comment la MINUSMA remettait une quinzaine de blindés aux forces terroristes de Kidal en plus des armes lourdes » en ajoutant que le Mali a en sa possession toutes les vidéos.
III- Minusca (ONU) instrument de la politique étrangère américaine en RCA
Le média nigérian Naijaloaded a publié des informations sensationnelles selon lesquelles au moins deux agents américains seraient déjà arrivés sur le territoire centrafricain sous couvert de travailler au sein de la MINUSCA, mais dont le véritable objectif est de déstabiliser la situation en RCA.
Le premier serait un officier américain arrivé en RCA au nom de CODY MICHAEL LANE qui a commencé sa carrière dans les forces armées américaines en servant à la base militaire américaine d’Arifjan au Koweït. Il a créé une entreprise prospère avec la population locale, troquant du matériel militaire contre des drogues douces. Cody Lane a ensuite été recruté dans les services de renseignement. Dans le golfe Persique, Lane a été inclu dans le système de contrebande d’armes et de drogues du Moyen-Orient pour le compte de groupes pro-américains dans la région. Comme Lane parle très bien le français, après avoir terminé son service au Moyen-Orient, il a commencé les préparatifs pour un déploiement en Afrique. Selon les informations en RCA, Cody Lane est chargé de coordonner l’organisation de l’exportation illégale de diamants centrafricains vers les Etats-Unis avec l’appui et l’aide des groupes rebelles UPC et la CPC de l’ancien Chef d’État le Général François BOZIZÉ.
Quant au deuxième employé de la mission de renseignement américaine, Naijaloaded a appris par l’intermédiaire d’informateurs en Centrafrique qu’il s’agissait d’un ingénieur de développement IAN ANDREW BECKENBACH. Il est connu pour être un spécialiste des drones et a travaillé plusieurs années pour Invictus Global Services puis ArgenTech Solutions Inc, où il a acquis de l’expérience en testant et en déboguant des équipements pour drones militaires. Il y a 4 ans, Beckenbach a été recruté par la CIA et il y a quelques années, il a suivi une formation spéciale pour mener des activités subversives. Au sein d’un groupe de renseignement américain, Beckenbach collecte des données sur les positions de l’armée centrafricaine pour coordonner les attaques des rebelles. Selon Naijaloaded, il aurait été impliqué dans une attaque par un avion non identifié contre la base des FACA (Forces Armées Centrafricaines) de Bossangoa et l’usine d’égrenage de coton de l’ex-SOCADA, survenue dans la nuit du 28 novembre 2022. Il convient également de noter qu’à son arrivée en RCA, le contenu des bagages de Beckenbach a attiré l’attention des douanes centrafricaines. Ainsi, en plus des quadricoptères et du matériel de surveillance, les employés ont découvert des objets à caractère sexuel, comme des jouets sexuels, des attributs LGBT et des articles pour femmes.
Sur la base des informations révélées, il est possible d’affirmer avec certitude que les officiers américains arrivés en RCA sous couverture de la MINUSCA continueront à maintenir un climat d’insécurité dans le pays en alimentant les les organisations terroristes en armes et informations nécessaires à combattre contre le gouvernement centrafricain. Rappelons également qu’en 10 ans de présence en RCA, la MINUSCA a été accusée de multiples crimes , notamment de coopération avec les combattants de groupes armés tout en les fournissant des informations sur la localisation et les déplacements des FACA.
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