« La double nationalité est un faux problème, quand on veut s’impliquer dans son pays, on vient », André-Magnus Ekoumou, ambassadeur du Cameroun en France

Le diplomate a visité le pavillon dédié aux entrepreneurs camerounais de France au Salon Promote ce mercredi 21 février 2024 à Yaoundé.

Il va de stand en stand pour découvrir les offres des exposants et recueillir leurs doléances. André-Magnus Ekoumou se veut proche et à l’écoute de la communauté camerounaise de France. Ce mercredi 21 février 2024, l’ambassadeur parcourt le pavillon dédié aux entrepreneurs camerounais de France au Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (Promote 2024), qui se tient jusqu’au 25 février.  Ces Camerounais de France, sous l’impulsion de l’ambassadeur, répondent ainsi à l’appel du chef de l’Etat qui, dans ses nombreuses adresses à la nation, a toujours compté sur la diaspora. Paul Biya « souhaiterait qu’avec l’expertise acquise, les compétences, qu’ils les amènent au Cameroun pour que le pays en profite, parce que c’est la diaspora qui va développer aussi le Cameroun d’une part. Bien sûr qu’il y a des locaux, mais l’implication de la diaspora est aussi importante », pense l’ambassadeur du Cameroun en France.

En séjour à Yaoundé, André-Magnus Ekoumou rappelle que les pays d’Asie ont été développés par leur diaspora. « C’est pour cela que le souhait du président est que la dynamique diaspora camerounaise qui est à l’extérieur vienne au Cameroun investir pour que, dans le cadre par exemple de la SND30 et de l’émergence vers 2035, qu’ils soient vraiment impliqués dans cette démarche du chef de l’Etat qui veut faire du Cameroun un pays émergent en 2035 ».

Double nationalité, un faux prétexte

Sur la question de la double nationalité régulièrement brandie par certains ressortissants camerounais de l’extérieur pour justifier leur refus de revenir investir au pays, l’ambassadeur affirme que c’est « un faux problème. Quand on veut s’impliquer dans son pays, on vient ». Il prend l’exemple de Manu Dibango, qui avait une double nationalité, mais possédait un passeport camerounais. « Le gouvernement et les missions diplomatiques accompagnent la diaspora à venir s’implanter au Cameroun. Depuis 2020 que je suis à Paris, j’essaie d’amener la diaspora au Cameroun. J’ai même créé au sein de l’ambassade, un bureau de la diaspora pour l’accompagner à investir au Cameroun », rassure André-Magnus Ekoumou en séjour au Cameroun.

Des paroles à l’acte, les membres de la diaspora qui exposent à Promote ont la nationalité française. Ils n’ont pas déboursé les frais de visa pour se rendre au Cameroun. Christiane Ngono, architecte d’intérieur, fait partie des bénéficiaires de la politique impulsée par André-Magnus Ekoumou. « L’idée pour moi c’est de collaborer avec des artisans locaux pour apporter ma contribution dans le développement de l’économie locale camerounaise, en utilisant leur savoir-faire pour produire un article qui convienne à mes demandes ».

La promotrice de Afro by nature énumère quelques difficultés auxquelles sont confrontés les entrepreneurs camerounais de l’étranger : « On ne connait pas trop, on ne sait pas par où commencer et on ne sait pas qui aller voir. Justement c’est à ce niveau que l’ambassade intervient. Elle nous accompagne dans cette démarche et peut nous conseiller ».

Simon Keng