Plusieurs touristes et non-touristes se plaignent régulièrement du vol dont ils sont victimes une fois atterris à l’aéroport international de la capitale économique camerounaise.
L’image de la vitrine du Cameroun est écornée. Il est environ 13h ce lundi 4 mars 2024. L’avion transportant Solange Ntamack (nom d’emprunt), se pose sur le tarmac de l’aéroport international de Douala. Il faudra près d’une heure à la Camerounaise pour être en possession de ses bagages. « Mes trois valises sont arrivées en rangs dispersés, alors qu’elles ont été embarquées ensemble », rapporte Solange Ntamack. Alors qu’elle attend le taxi, la jeune femme est apostrophée à l’aéroport par un jeune homme aux allures bizarres. « Il faisait semblant de causer au téléphone alors qu’il me scannait pour mieux me soutirer, sous le regard impuissant des policiers de l’aéroport. J’ai l’impression qu’ils sont de connivence », pense-t-elle.
Si Solange Ntamack s’en est sortie sans laisser des plumes, il n’en est pas de même pour une passagère étrangère du même vol. « On a forcé sa valise. Heureusement qu’il n’y avait que ses vêtements à l’intérieur », rapporte notre interlocutrice, soulagée.
Des vols signalés
Le vol dans nos aéroports au Cameroun est une vraie plaie puante et salissante pour l’image du pays, dénonce un internaute sur X (ex-Twitter). « Où se plaindre? Se plaindre résoudra-t-il le problème? » S’interroge ce dernier. En provenance de l’extérieur, l’un de ses proches a vécu un calvaire à son arrivée au Cameroun. « Tu arrives à la maison tu fouilles les valises et tu commences même à douter sur ta mémoire. Un frère vient d’arriver au pays et on lui a soutiré tout ce qu‘il y avait d’électronique dans sa valise ». L’année dernière, ajoute-t-il, « moi-même je vivais la même expérience. Je peux imaginer des milliers de personnes qui vivent cela chaque jour dans nos aéroports. Ya-t-il une adresse où se plaindre? Revendiquer? Ce genre de comportement dans nos aéroports doit impérativement cesser».
Commentant la publication, Cyrille Bojiko, Pdg de Balafon Média partage également son expérience : « Ça c’est grave ! Le 26 janvier, nous revenons de la CAN par Asky et constatons une fois arrivés dans nos locaux à Balafon qu’une valise a été forcée et un micro et son dispositif sont introuvables. Nous avons pensé à l’escale du Togo ignorant que cela est possible chez nous».
« Les questions de sécurité et de sûreté aéroportuaires sont bien encadrées »
La semaine dernière, 15 kg de cocaïne d’une valeur estimée à 1 million de dollars (environ 600 000 000 de FCFA) à destination de Sri Lanka par Turkish Airlines, ont été saisis par les éléments de la Subdivision Commerciale des Douanes de l’aéroport de Douala. Selon la CRTV qui a rapporté l’information mardi, « cette cargaison était dissimulée dans des boîtes et flacons de produits cosmétiques contenus dans huit cartons d’un poids brut de 130 kg ».
La même vigilance devrait être renforcée autour des valises des passagers pour éradiquer les vols. Chef du département de la communication des Aéroports du Cameroun (ADC), Serge Eric Epoune, contacté par La Plume de l’Aigle, tente de rassurer les passagers : « Les questions de litiges bagages aéroportuaires sont encadrées. Les passagers savent à qui s’adresser : à la compagnie aérienne qui les a transportés et au bureau litiges bagages des ADC SA».
Au-delà de l’Autorité aéronautique et des ADC, le patron de la communication précise que les « questions de sécurité et de sûreté sont gérées par la police, la gendarmerie, l’armée de terre et même une unité spécialistes des douanes ». Ce qui ne dissuade pour autant pas les brebis galeuses qui laissent un goût amère à plusieurs passagers.
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