By Une note attribuée à l’ambassadeur de France au Cameroun, Thierry Marchand en circulation sur les réseaux sociaux et toujours pas démentie par la chancellerie, annonce l’ambassadeur français pour les droits des personnes LGBT+, Jean-Marc Berthon à Yaoundé le 27 juin 2023.
Alors que le pays est vent debout depuis plusieurs semaines contre la diffusion des contenus à caractère homosexuel par les chaînes de télévision du bouquet Canal+, un bout d’une correspondance attribuée à l’ambassadeur de France à Yaoundé, Thierry Marchand, annonce l’arrivée en terre camerounaise de l’ambassadeur français pour les droits des personnes LGBT+, Jean-Marc Berthon. La lettre adressée au ministre des Relations extérieures du Cameroun, Lejeune Mbella Mbella, indique que le défenseur des homosexuels français « effectuera un déplacement au Cameroun du mardi 27 juin 2023 au samedi 1er juillet 2023 ». Tous les détails de son vol sont contenus dans le document devenu viral sur les réseaux sociaux depuis lundi 19 juin.
Selon la correspondance, Jean-Marc Berthon sollicite une audience auprès du chef de la diplomatie camerounaise, le jeudi 29 juin 2023. Ce sera l’occasion pour lui « d’examiner la situation des personnes LGBT+ au Cameroun, les dispositions juridiques définies en vue d’encadrer leurs droits, et le dispositif établi pour lutter contre la prévalence du VIH dans le pays notamment », rapporte le document.
Provocation
Chez la majorité de Camerounais, Jean-Marc Berthon n’est pas le bienvenu. Des mouvements de protestation ont été engagés sur les réseaux sociaux pour rappeler à l’émissaire d’Emmanuel Macron que les rapports sexuels avec une personne de son sexe sont punis par le nouveau Code pénal camerounais à l’Article 347-1.
Au cœur de la protestation contre les contenus à caractère homosexuel des chaînes de télévision du français Canal+, le journaliste et directeur de publication de « Le Cactus » exprime son étonnement, non sans mettre en garde Paris et Yaoundé : « Il sera reçu par qui ? Par le ministre des Relations extérieures, le chef de la diplomatie camerounaise. Il nous est annoncé qu’il va animer une conférence à l’Institut Français du Cameroun, à Yaoundé et en plus il y aura un concert qui sera animé par les artistes camerounais qui font la promotion de l’homosexualité. Il s’agit là d’une provocation. C’est une provocation par rapport à notre morale à nous, la morale de la majorité de Camerounais qui ne s’inscrivent pas dans la dépravation sexuelle. Qui savent qu’une famille, c’est un homme, une femme et les enfants. Si les autorités de Yaoundé ne prennent pas leurs responsabilités, dans un esprit de fermeté, contre ces dérives, nous serons dans l’obligation de le faire à leur place parce qu’il s’agit de notre souveraineté, du respect de nos institutions. Qu’ils ne nous opposent pas la loi parce qu’ils ne sont pas en train de la respecter. »
Le sociologue Jonathan Batenguene aborde la question dans le même sens. Pour le consultant géopolitique et géostratégique, « ce n’est pas un moment qui rassure les Camerounais. Ça montre plutôt le mépris de la France vis-à-vis des Camerounais parce que la loi camerounaise condamne l’homosexualité, la loi camerounaise condamne la promotion de l’homosexualité. En principe, les autorités diplomatiques du Cameroun ne devraient même pas accepter une rencontre sur le sujet avec un tel monsieur. C’est un mépris vis-à-vis du législateur camerounais, c’est un mépris vis-à-vis du peuple souverain camerounais ». De conclure : « de telles pratiques doivent continuer d’être condamnées dans notre société. Nous sommes pour la famille originelle. Nous sommes pour la reproduction de l’espèce humaine, nous sommes pour la vie et nous allons protéger la famille contre les dérives sexuelles de quelques déviants qui ont pris le contrôle de l’occident collectif. »
Didier Ndengue
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