Après une riche expérience acquise dans les ateliers de sous-traitance des grandes marques en France, la Camerounaise est de retour au bercail pour réaliser son rêve d’enfance.
La trentaine révolue. Marta Ngo Lemb est de retour au Cameroun. La créatrice d’accessoires de mode et artisane maroquinière, est revenue aux sources avec un seul rêve en tête. En visite dans les locaux de La Plume de l’Aigle ce jeudi 19 août 2021 à Douala, Marta Ngo Lemb, le regard plein d’ambitions, nous dévoile son rêve d’enfance. «Toute petite, je faisais déjà beaucoup de créations, mais c’était dans le vêtement et avec le temps et l’âge qui passaient, je me suis dit, il faudrait vraiment que je fasse ce que mon cœur désire, ce qui me passionne et me fait plaisir », nous raconte-t-elle.
Titulaire d’une licence en gestion d’entreprise en droit du travail, la Camerounaise va suivre une formation en maroquinerie. Elle fera une escale dans une structure en tant qu’assistante de gestion. Quand elle perd son travail, elle se dirige naturellement vers ce qui était son chemin. Les années passées dans les ateliers de sous-traitance des grandes marques (Hermes, Goyarde, Chanel,…) lui ont permis de maîtriser tous les rouages de la maroquinerie et les normes internationales qui la régissent.
Début d’un rêve
Elle démissionne des ateliers de sous-traitance en mars 2020 pour se lancer à son propre compte. Le nouveau coronavirus va apparaître la même période. Ce qui va ralentir ses activités. «En mars 2020, corona, confinement, on ne pouvait plus rien faire. Ça a été difficile ». Marta Ngo Lemb va saisir l’occasion pour travailler sur sa collection. Les clients n’affluent pas au début. Quelques particuliers vont s’intéresser à ses œuvres. «C’est souvent des créations personnalisées […]. Ils sont très satisfaits», constate-t-elle.
L’année en cours est particulièrement difficile pour celle qui veut proposer des produits de luxe aux Camerounais. «Je muris ce projet en 2020. Et je me dis, il faut que je vienne en 2021 pour mettre sur pied ce projet».
Depuis son retour, elle s’est rapprochée de l’administration pour collecter toutes les informations nécessaires pour le lancement de son entreprise. «J’ai eu des gens qui me donnaient des renseignements et allaient au bout. J’ai trouvé un univers accueillant», témoigne-t-elle.
Ambitions
Les idées se bousculent dans sa tête. Elle compte premièrement mettre sur pied des sessions de formation (masters class) ensuite un projet de centre de formation et un atelier de fabrication. Un point d’honneur sera mis sur le luxe.
«Il faudrait que l’artisanat camerounais puisse développer ce côté luxe. Parce que nous n’en avons pas. Ça manque ici. J’ai fait le tour, j’ai été où les gens fabriquent des sacs, il faut qu’on arrive à une certaine perfection. Je recherche la perfection dans mon travail. Ce n’est jamais complètement parfait, mais il faudrait que quand le client achète son produit, qu’il dise waouh ! »
Didier Ndengue
Quelques réalisations de Marta Ngo Lemb
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