Dr-Col Didier Badjeck parlant du Pr Jean Bahebeck « ce monsieur est sans éducation, ce n’est pas une fois, deux fois, ni trois fois qu’il interrompt les plateaux en se prenant pour le centre du monde »

L’ancien patron de la communication des Forces armées camerounaises réagit à la polémique qui enfle sur les réseaux sociaux après son passage dans l’émission Club d’Élites de ce dimanche 13 août 2023 sur Vision4 Télévision.

Bonjour cher ami, je ne sais pas pourquoi ce détail des plateaux est si viral, c’est à croire que l’opinion ne se nourrisse que de l’inconsistance circonstancielle. Soit… La solution est simple, radicale et sans appel. Je ne mettrai plus mes pieds là où cet illuminé se trouve. Je dois vous dire que j’ai 25 ans d’expérience sur le terrain de la  communication depuis mon 1er reportage du défilé du 20 mai 1998. Communicant, un métier que je n’avais pas envisagé de faire à  l’opposé du métier de pilote très sélectif, dont j’ai rêvé tout petit. Et finalement, c’est par la communication que j’aurai affirmé toute ma conscience militante de l’humanité, de la politique, du social et même l’émergence d’un nouveau paradigme de la communication de défense.  Après tout ce temps, à moins d’être un âne, je sais ce qu’il faut dire en public. J’ai tout connu…

Quand j’accepte les débats politiques aujourd’hui, c’est en fonction de mon épaisseur stratégique et politique. Je les fais sans arrière-pensée, sans perspective clientéliste. J’ai de quoi me nourrir et de quoi vivre aisément. Si je m’arrête pourtant, je meurs. Le travail, le contact humain, les débats sont addictifs pour moi.

Par ailleurs, ce n’est pas à moi de m’adapter à la bêtise, mais c’est à la bêtise et à la stupidité de ne pas s’afficher et ramper sur un piédestal sélectif comme celui d’un plateau de télévision, de manière aussi  ostentatoire et brutale qui plus est, à des heures de grande écoute. Et s’agissant des productions et de leurs présentateurs, ils doivent s’affranchir à minima de précautions pour que des indigènes qui ne savent pas se tenir, ne participent plus aux audiences normées, à moins que ces situations insoutenables et prévisibles soient leur effet final recherché. Je ne suis pas un guignol. Ce monsieur est sans éducation, ce n’est pas une fois, deux fois, ni trois fois qu’il interrompt les plateaux en se prenant pour le  centre du monde. Ne me dites pas non plus d’empêcher à ma famille et mes amis de suivre leur émission parce qu’un marginal connu pour ses facéties doit assister à  un débat. Je n’ai pas coutume de m’adresser aux panélistes d’ailleurs,  ce n’est pas, il me semble, le but. Je propose humblement des idées aux téléspectateurs pour une alternative de la pensée. Tout homme, encore plus  politique, peut sortir hors de lui quand il est outré, nous avons vu Jacques Chirac à Jérusalem. Ce n’est pas parce que  nous sommes sur un plateau que l’on ne doit pas exprimer sa  colère, surtout lorsqu’elle est légitime.

Et puis cette histoire de venir toujours exhiber son niveau académique sur les plateaux démontre plutôt la bassesse de leurs orateurs. Je suis un officier supérieur à la retraite.  S’il m’arrivait d’aligner de manière contiguë mes diplômes civils, militaires et professionnels, il y a longtemps que j’aurai eu l’agrégation entre le DEUG obtenu à l’université, ma formation de pilote, celle d’officier à  l’EMIA, 04 Masters et un PHD au final, cela va chercher loin, je fais abstraction ici de nombreuses autres formations professionnelles. Alors, ayons raison gardée et un peu d’humilité. Il y a des sujets brillants qui pullulent dans les débats, sans niveau académique mais concis et pertinents. Ils n’étalent pas à tout bout de chemin leurs diplômes. En revanche,  dans ce pays, il y en a qui s’approprient de ce qu’ils n’ont pas et cela finit toujours par les rattraper. Je suis loin donc d’être complexé devant quiconque et surtout que ma philosophie de vie part d’une complémentarité sociale, de situer l’importance du Dr-colonel que je suis au même titre que le balayeur de rue ou du mécanicien qui répare ma voiture, et du chauffeur qui me conduit. Ils font ce que je ne peux pas faire. Ce débat est clos  et je n’ai besoin d’aucune réflexion pour un acte que j’ai posé en toute conscience, par dépit, et pour ma défense. Malgré une situation électrique, j’ai utilisé des éléments de langage de consternation mais toujours situés dans le cadre d’un homme civilisé. Si vous voulez que les choses changent, rééduquez ceux qui sont mal formatés ou empêchez-les de polluer l’infosphère qui est un outil public et pédagogique.

Sur ce et pour ma part, ce débat est clos, et je ne voudrai plus avoir à m’y attacher, j’ai d’autres choses plus construites à faire.