Depuis plusieurs semaines la capitale économique camerounaise est en proie aux ordures ménagères. La population baigne dans l’incivisme.
La ville de Douala est de plus en plus insalubre. Ce mardi 31 janvier 2023, on aperçoit des déchets ménagers à tout bout de champ. Épluchures de maïs, peaux d’oignons, arrêts et déchets de poissons, vêtements déchirés et usés, tomates pourries, etc… Telles sont les ordures qui jonchent les rues des quartiers et grands carrefours de la ville. De Pk14, à Logbessou, en passant par Deido, Bonamoussadi, Bonapriso…, la situation est alarmante. Les odeurs nauséabondes qui s’y dégagent, forcent les passants à se pincer le nez.
Les bacs à ordures ne semblent plus servir à quelque chose. Les ordures sont jetées à même le sol. « Mettre les ordures dans le bac à ordures est une perte de temps. Je préfère les verser au sol et en plus j’évite de salir mon vêtement en me frottant au bac », confesse Nathalie Evina, à Bonapriso. Certaines personnes sont possédées par la paresse. C’est le cas de Merveille Ekosso, qui avoue: « J’ai la flemme de soulever ma poubelle pour mettre les ordures dans le bac. C’est plus facile pour moi de les verser par terre. Hysacam va nettoyer ».
A la direction générale de la Société d’hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), Joël Olomo Ndof, responsable de la communication de l’entreprise, explique le phénomène de l’insalubrité au Cameroun depuis quelques mois. Il pointe du doigt la pénurie de carburant qui a refait surface: « Cette situation ne dépend pas de l’entreprise proprement dite. Elle est due au problème de carburant qui a resurgi dans la ville depuis des semaines. Suite à cette rareté de carburant, on est obligé de réorganiser le travail de telle sorte que la collecte des ordures se fasse soit une fois par jour ou une fois tous les deux jours. C’est en principe la raison pour laquelle la ville se trouve dans un tel état actuellement ». Il rassure néanmoins la population qu’avec l’aide de l’Etat, « la situation pourra s’améliorer d’ici peu ».
Pour l’heure, il exhorte les populations à opter pour des poubelles conventionnelles pour contenir leurs déchets en attendant les jours de passage des agents d’Hysacam. Il invite ceux qui n’en disposent pas à transporter leurs déchets vers les bacs à ordures les plus proches et de « les verser à l’intérieur et non à l’extérieur ».
Fadira Etonde, stagiaire
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