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Djeukam Tchameni : « je suis fier de l’attitude de Paul Biya vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale »

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MES IMPRESSIONS APRÈS LA VISITE DE MACRON AU CAMEROUN

Sans vouloir manquer de respect à quiconque, Mr Macron m’a donné l’impression d’un adolescent surexcité à qui un vieil oncle a refusé ses friandises préférées.

En effet face aux pressions de Macron, Biya a réaffirmé la neutralité du Cameroun sur la guerre en Ukraine et le refus de condamner la Russie.
Sur le plan économique, la part de la France dans l’économie camerounaise est passée de 40% à moins de 10%. Macron n’a pas pu obtenir des passe-droits. Si les firmes françaises veulent augmenter leur part du marché, elles devront se montrer plus compétitives, car le « Cameroun n’est là chassé gardée de personne » dixit Biya.

Sur la question de la succession, biya n’a pas lâché du lest non plus. Il a demandé au français de réapprendre à faire de la soustraction.

Il ne restait plus à Macron que d’aller se consoler chez Yannick Noah, entouré de sa « société civile » de nègres de maison.

J’entre en politique pour défendre mes convictions souverainistes, unitaristes, panafricain es, démocratiques et socialisantes.
Je suis pour la souveraineté TOTALE du Cameroun et L’UNITÉ de l’Afrique.
Je suis pour le renforcement de l’unité nationale et de la conscience africaine.
Je suis pour la démocratisation des institutions, c’est à dire que je milite en faveur de la dimunition des pouvoirs présidentiels et le renforcement subsequents des contrepouvoirs législatifs, judiciaires, médiatique, le tout sous l’œil vigilant d’une société civile active et organisée.
Je suis pour la dévolution de larges pouvoirs vers les régions et les municipalités
Enfin, je milite pour une politique économique et sociale qui donne la part belle aux couches défavorisées (les pauvres, les jeunes, les femmes, les handicapés, et autres laissés-pour-compte)

Je reproche donc à Biya d’avoir laissé le pays sombrer dans le tribalisme, le régionalisme et les autres formes de repli identitaire.
Je lui reproche de concentrer entre ses mains tous les pouvoirs et de soumettre ou nullifier toutes les autres institutions.
Je ne comprends pas son refus de décentraliser ce pays depuis 1996 et je trouve cynique et inefficace son approche dans la résolution de la crise dans le Noso.
Je le tiens pour responsable de la paupérisation de la majorité des camerounaise et de la décadence morale qui s’en est suivie.

Mais ce long chapelet de désaccords ne m’empêche pas de reconnaître et de le féliciter chaque fois qu’il pose des grands actes.

Je suis fier de son attitude vis à vis de l’ancienne puissance coloniale. Je lui suis gré d’avoir dimunié son influence dans notre économie et d’avoir diversifier les partenaires économiques, diplomatiques et militaires du Cameroun.

Il nous reste certes à régler la question du FCFA et la pernicieuse influence culturelle de la francophonie. Nous devons être aussi vigilants vis-à-vis des nouveaux « amis » du Cameroun.

A chaque génération de se saisir de sa mission et de la remplir.

Djeukam Tchameni

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