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Crises sécuritaires dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest Cameroun : guerres géopolitiques maquillées en crise identitaire et sociale 

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Par Charly Kengne

Depuis plus de huit (08) ans, les régions du nord-ouest et du sud-ouest Cameroun (NOSO) sont en proie à une grave crise Politico-Stratégique et Sécuritaire qui s’est transformée en un véritable conflit armé entre d’un côté des groupes séparatistes et terroristes dits Ambazoniens, qui prônent l’indépendance des deux régions d’expression anglophone et de l’autre les forces de défense et de sécurité (FDS) camerounaises, qui assurent restaurer la paix et la sécurité dans cette partie du territoire qui abrite environ 20 % de la population totale du pays.

Depuis le début de cette crise , que ce soit sur le plan national comme à l’international, la qualité avec laquelle certains organes de presse ont traité cette actualité n’a eu de cesse que confirmer ce que je m’en vais vous démontrer dans les lignes suivantes comme quoi : « Au-delà d’être un problème Politique, Social ou Sociétal, il est beaucoup plus question ici de guerre ou batailles Géopolitiques et Géostratégiques dont l’objectif final n’est que l’accaparement de nos richesses naturelles par des grandes firmes étrangères appuyées par des États Puissants ».

I- LE CARACTÈRE IDENTITAIRE (VISANT À DIVISER) DONNÉ À CETTE CRISE 

Les crises Politico-securitaires qui sévissent en Afrique aujourd’hui sont de plus en plus attisées par les critères identitaires qui en réalité ne visent qu’à envenimer la situation et donc nous emmener à nous battre les uns contre les autres , ce qui non seulement nous fragilise, fragilise nos États, freine le décollage de nos pays mais plus encore renforce le sentiment de puissance qu’ont les autres ( Pyromanes-Pompiers ) sur nous.

Ces critères identitaires sont principalement :

1- LA LANGUE ( Français, Anglais, Portugais, Espagnol… )

2- LA RELIGION ( Chrétiens , Musulmans… )

3- l’ ETHNIE

Quand on observe les crises et conflits qui sévissent en Afrique en ce moment, toutes ou du moins dans leur grande majorité tournent principalement autour des trois (03) critères identitaires susmentionnés.

En République Centrafricaine ( RCA), la crise sociopolitique qui a secoué et divisé le pays pendant de longues années a opposé Seleka ( Musulmans) et Anti Balaka ( Chrétiens ). Donc un conflit interreligieux.

Au Mali, depuis que l’armée Malienne a reconquis la partie Nord du pays, les médias mainstream ne cessent de crier au génocide dans leur « UNE » contre les populations Touaregs ( Ethnie). Qu’il faut rappeler constituaient majoritairement les mouvements rebelles et terroristes chassées du Nord Mali qui ont trouvé asile en Algérie et en Mauritanie, deux (02) États frontaliers au Mali.

Au Cameroun, tout récemment encore soi dit en passant pour des raisons de terre et d’eau dans la partie septentrionale du pays, nous avons observé de violents et meurtriers affrontements entre Arabes Choas et Mousgoum (Ethnies).

Et enfin depuis 2016, le Cameroun est en proie à une crise sécuritaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest que les organes de presse nationaux et internationaux ont baptisé « CRISE ANGLOPHONE » ( LANGUE ) avec la complicité de pseudo intellectuels et diplômés du dimanche qui n’ont eu de cesse à le répéter sur les plateaux de télé et de débats. Ce qui n’a fait que renforcer cet esprit ou ce sentiment de « Division » et de « Sécession » dans le cœur de certains de nos compatriotes en leur laissant croire qu’il y aurait deux (02) peuples au Cameroun que sont le peuple « Francophone » et le peuple « Anglophone ». Ce qui est une « ABERRATION » voir même une « FAUSSETÉ » pour ne pas dire un « COMPLOT ». Il n’existe qu’un seul et même peuple au Cameroun. Maintenant à ça on peut spécifier qu’il existe bel et bien des Camerounais d’expression Francophone et non des Francophones comme il n’en existe aussi des Camerounais d’expression Anglophone et non des Anglophones. La précision en vaut la peine et change non seulement le regard mais également l’appréciation qu’on peut porter à cette crise.

II- LES RÉALITÉS OBJECTIVES ET ANTHROPOLOGIQUES D’UN SEUL ET MÊME PEUPLE AU CAMEROUN

Contrairement à tous ceux et celles qui en longueur de journée se  plaisent à expliquer la crise sécuritaire dans les régions du NOSO sur la base des indépendances factices de 1960 et 1961, je voudrais simplement leur rappeler que la déclaration d’indépendance du « Kamerun » date de 1884.

Et qu’en cette date, le « Kamerun » s’écrivait avec un « K » et non un « C ». Qu’il englobait une partie du Nord-ouest du Nigéria au niveau de l’État de la Kaduna, il ( Kamerun) englobait également la Guinée-equatoriale et possédait une superficie de plus de 800 000 km2 loin des 475 000 km2 actuel.

À cela, il faudrait également rappeler que lors des indépendances et la réunification qui s’en est suivie au moment de faire le choix du rattachement du Southern Cameroon ( Nord-ouest et Sud-ouest actuel) entre le Cameroun Oriental et le Nigéria, les pères fondateurs côté Southern Cameroon qu’étaient John Ngu Fontcha et Salomon Tande Muna se sont appuyés sur des critères objectifs en rappelant à leurs concitoyens les faits anthropologiques suivants :

1- les populations du Sud-Ouest sont majoritairement des « Bakweri » , autrement dit des « Sawa » qui se retrouve également dans la région du littoral Cameroun.

2- les populations du Nord-Ouest Majoritairement sont des « Bamilekes », autrement dit le même groupe ethnique qui se retrouve dans la région de l’Ouest Cameroun.

Le qualificatif utilisé ci et là parlant de cette crise comme étant la crise « anglophone » confirme la  méconnaissance à tort ou à raison de la véritable histoire de ce pays. Parceque si nous remontions l’histoire jusqu’au milieu du XIXe siècle, dans cette partie du Cameroun, aucun ressortissant de ces localités ne parlaient ni Français ou Anglais alors comment pouvons-nous accepter que cette conséquence de l’histoire ( qui a vu la défaite de l’Allemagne nazie face à l’occident) soit aujourd’hui un critère de division et de dispute pour nous « Africains » ?

III- GUERRE GÉOPOLITIQUE ET GÉOSTRATÉGIQUE MAQUILLÉE EN CRISE SOCIALE

Pour rappel, au début de cette crise en 2016 selon certains organismes Onusiens ; l’Indice de Développement Humain ( IDH) dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest était largement supérieur aux dix (10) autres régions du Cameroun. D’ailleurs ces deux (02) régions à elles seules faisaient partie du top 04 sur les dix (10) que comptent le pays.

Je tenais à rappeler ces faits afin d’éliminer toutes raisons sociales qui pouvaient justifier l’insécurité qui sévit actuellement dans cette partie du pays.

Loin des nombreuses raisons qui vous ont été servies ci et là à travers la propagande des médias étrangers et leur relais locaux au service du système mondial avec la complicité de nos pseudo intellectuels et diplômés ; les véritables causes de cette insécurité dans cette partie du pays sont éminemments Géopolitiques et Géostratégiques.

A- LE GROUPE FINANCIER CANADIEN KILIMANDJARO CAPITAL LIMITED AU CŒUR DE L’ACTIVITÉ TERRORISTE ET DE L’INSÉCURITÉ DANS LES REGIONS DU NORD-OUEST ET DU SUD-OUEST CAMEROUN

Vendredi 15 Juin 2018, voilà ce que révélait le très célèbre et réputé média en ligne « ECOFIN » spécialisé dans les questions économiques :

« Les revendications indépendantistes, qui ont plongé les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun dans l’insécurité depuis 2017, au terme de simples revendications corporatistes initiées dès octobre 2016 par des avocats et des enseignants, semblent tirer leur source bien loin du territoire camerounais. En effet, plusieurs années avant le déclenchement de ce qui est communément appelé au Cameroun «la crise anglophone», le «Government of the Southern Cameroons», groupuscule de Camerounais de la partie anglophone du pays, dont les membres se recrutent essentiellement au sein de la diaspora, ont signé, en novembre 2012, des accords d’exploitation pétrolière avec la société de droit du Belize et domiciliée au Canada, Kilimanjaro Capital Ltd, qui revendique l’initiative. Le 30 janvier 2013, cette entreprise annonçait avoir cédé, à son tour, à Forest Gate Energy Inc, 20% de ses actifs relatifs à de futurs projets d’exploitation de pétrole dans le «Southern Cameroons», qui, apprend-on dans le communiqué, recèle également « des opportunités sur le diamant, l’or, l’uranium, le fer et la bauxite » ».

« À travers ces accords, le gouvernement autoproclamé de l’Etat fantoche de «l’Ambazonie», nom que prendraient les territoires couvrant les régions actuelles du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun, en cas de succès des revendications indépendantistes en cours ; le «Government of the Southern Cameroons» cède à Kilimanjaro Capital et son partenaire Forest Gate Energy Inc, 80% des droits d’exploration sur les gisements pétroliers de la partie anglophone du Cameroun, notamment ceux de la péninsule de Bakassi ».

Ceux qui ont signé au nom du Southern Cameroon sont des figures bien connues dans cette lutte et le public les connaîtra au bon moment a déclaré Zulfikar Rashid , CEO de Kilimandjaro Capital Plc.

La portion du territoire camerounais que devrait exploiter Kilimanjaro Capital Ltd couvre une superficie de 43 000 km2, selon les propres estimations de la firme canadienne, devenue spécialiste dans la signature de contrats pétroliers avec des rébellions en Afrique. Tout en œuvrant, en sous-main, pour l’accession au pouvoir de leurs partenaires. En effet, en août 2014, dans une interview accordée à la plateforme Marketwired, Zulfikar Rashid, le CEO de Kilimanjaro Capital, a subtilement glissé que la société qu’il dirige finance des «actions de défense des Droits de l’homme» dans la région de Bakassi, et qu’il apporte son soutien au «Government of the Southern Cameroons».

D’ailleurs dans l’un de ses nombreux communiqués officiels , Kilimandjaro Capital déclare :

« Le régime du président vieillissant Paul BIYA montre des signes de stress avec les incursions de Boko Haram dans le Nord ».

B- LES NON DITS DE CETTE CRISE 

Pour beaucoup, le fait que ce soit ces deux (02) régions qui aient été prises pour cible relève du normal , ce qui montre une fois de plus le manque de culture Géopolitique et géostratégique de nos observateurs , analystes , experts et hommes de médias qui ont pendant des années traité de l’actualité autour de cette crise dans cette partie du pays.

1- Les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest abritent une société hautement stratégique et très importante pour le Cameroun qui se nomme la CDC ( Cameroon Development Corporation) qu’il faut le préciser après l’État du Cameroun se trouve être le deuxième employeur du pays. Ceci dit avec le début du conflit armé dans ces régions , ce sont des dizaines voir des centaines de milliers d’emplois qui ont été perdus avec les conséquences qui vont avec pouvant aller jusqu’à l’insurrection populaire et donc un changement de régime ou de pouvoir au sommet de l’État.

2- Les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest offrent une position géographique et stratégique de choix avec son versant océanique qui donne sur la région du Golfe de Guinée ( Qui se trouve être la deuxième réserve pétrolifère au monde) dont le Cameroun est au cœur stratégique.

NB: selon des données de la Banque Mondiale qui ont été longtemps cachées à l’État Camerounais, sur un peu moins de quatre régions explorées, le Cameroun dispose de plus de trois cent (300) gisements de métaux rares ( Sans lesquels, on ne saurait envoyer les satellites dans l’espace, fabriquer des missiles balistiques, des chars d’assaut, des avions de chasse, fabriquer des écrans plats, laptops, téléphones et j’en passe… ). Ceci c’est sans parler de la mission exploratrice Chinoise qui avait découvert ce qui s’apparente à la deuxième plus grande réserve d’uranium au monde dans la localité de Guider qui s’en était suivi d’un rebondissement des attaques de la secte Boko Haram contre le Cameroun.

Fort de tous ces éléments, il convient aujourd’hui à chacun de se faire sa propre opinion de ce que le système mondial et ses relais ont baptisé la crise « Anglophone » au Cameroun en référence à l’insécurité qui sévit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest Cameroun depuis 2016.

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