Certains jeunes de la capitale économique camerounaise s’habillent de façon légère. Ouvrant la voie à plusieurs interprétations.
Il est 10h, ce mardi 14 février 2023. L’un des carrefours du quartier Logbessou dans le 5ème arrondissement de Douala fourmille de monde. Des jeunes achètent fleurs, colliers, cadres et autres cadeaux pour la fête de l’amour communément appelée Saint Valentin. Deux d’entre eux attirent notre attention par leur accoutrement. La première, Léa Atangana arbore un pantalon jeans destroy qui laisse apparaître ses cuisses. On dirait qu’elle a été attaquée par un chien enragé. Au-dessus, un petit foulard attaché en bande, lui sert de cache seins. Un style vestimentaire qui expose son ventre et son dos. Brice Noumbie lui, porte un jogging dont la taille se trouve à la pointe de son bermuda blanc. Le jeune homme porte des nattes de couleur verte décorées de perles blanches. Sans aucune gêne, les deux se baladent avec ce look « à la mode ».
Ils attirent les regards des passants, qui murmurent, secouent la tête et chuchotent à voix basse: « Où va la mode ? »; « Où va la jeunesse d’aujourd’hui ? ». Brice et Léa ne sont pas les seuls otages de la mode. Chez certaines filles, les sous-vêtements ne font pas partie du dress code. « A chacun sa vision de la mode. Moi par exemple, j’aime les vêtements décolletés et moulants. Du coup, lorsque je les porte, je ne mets ni soutien-gorge, ni slip et je suis à l’aise », explique Évelyne Kome, âgée de 21 ans.
« Antimodes »
Les parents et les jeunes « antimodes » pensent que cette tendance exhibitionniste est une absurdité. « Au Cameroun, quand une personne déambule les rues avec des vêtements déchirés, des cheveux de couleurs bizarres, les parties intimes à découvert, le premier réflexe est qu’elle a un déficit mental », rapporte Léonor Yamb.
Henriette Bada s’interroge : « Quel être humain normal peut porter un vêtement déchiré telle une personne victime d’une agression de chiens ? Quel être humain Dieu a-t-il créé avec des cheveux rouges, jaunes, oranges, violets, verts ou encore blancs ? Pour moi, ils sont proches de la démence ».
Etudiante à l’Institut Universitaire de la Côte, Astride Ebele condamne le suivisme moutonnier de certaines jeunes camerounaises: « Je vois certaines filles porter des habits transparents et elles ne portent pas de caleçons en bas. Des robes très courtes situées aux bornes du fessier. Le cycliste qui est un sous-vêtement, elles se baladent avec. Être à la mode ne veut pas dire marcher nu. Ce sont les folles qui marchent nues et non les personnes normales ».
Fadira Etonde, stagiaire
Comments