Par Arsène ONANA, militant de l’OJRDPC
Le 17 Mars 2020, le Premier Ministre Camerounais Joseph DION NGUTE, a annoncé le plan national de riposte contre le Coronavirus tel que défini par le Président de la République Paul BIYA. Si les pouvoirs publics n’ont pas souhaité un confinement total de la population, l’option retenue a plutôt été la mise sur pied de mesures restrictives visant à identifier et contrôler les foyers de contamination tout en protégeant les masses : la fermeture des frontières nationales, la fermeture des établissements éducatifs de tous les ordres d’enseignement, l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, la limitation des passagers dans les véhicules de transport en commun, la fermeture dès 18h des débits de boissons et autres établissements de loisirs etc… Tout ceci accompagné d’une sensibilisation poignante et tous azimuts quant aux mesures barrière et règles d’hygiène édictées par l’organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Toutefois, ces mesures gouvernementales ont progressivement connu des réajustements. Non seulement à cause de l’évolution de la maladie, mais aussi suite aux diverses consultations engagées qui ont conduit à des propositions des acteurs socio-politiques, des opérateurs économiques, des syndicats, des ecclésiastiques, etc… Cette démarche participative et inclusive qu’a souhaité Paul BIYA, visait à inclure les populations cibles à la prise des décisions qui les concernent, sans modifier les axes majeurs de la politique de prévention à laquelle tiennent les spécialistes de la santé.
C’est ainsi que jeudi le 30 avril, le Chef du Gouvernement a annoncé un ‘’allègement’’ de ces mesures restrictives, auxquelles se greffaient des mesures économiques majeures d’accompagnement des populations et de certains secteurs névralgiques d’activités. Par ces mesures exceptionnelles qui ont parfois attisé la curiosité, le Gouvernement a choisi le pragmatisme. Car il fallait tenir compte non seulement de l’environnement économique global, mais aussi des réalités quotidiennes de bon nombre de Camerounais qui tirent leur subsistance de petits métiers du secteur informel.
Étant entendu également que toute une chaîne économique est liée aux activités commerciales des lieux de loisirs, les pouvoirs publics ont choisi de lever l’injonction de fermeture de ces établissements de détente à 18h.
Cette dernière mesure précisément, intervenant la veille d’un jour férié et d’un long week-end, a été interprétée comme une autorisation au laisser aller. Nos jeunes compatriotes, comme libérés d’une croix impossible à porter sur la durée, ont spontanément décidé de renouer avec les bonnes vieilles habitudes nocturnes. Tout s’est subitement passé comme si le Coronavirus était un lointain cauchemar, et que cette page affreuse était définitivement tournée.
C’est ainsi que, à la stupéfaction générale, les observateurs demeurés lucides ont fait un constat extrêmement amer, désolant, et particulièrement inquiétant. Qu’est-ce que nous n’avons pas vu, ces derniers jours !! Des bars remplis à outrance, des boîtes de nuit surpeuplées. Des clients entassés comme des boîtes de conserve, sirotant, se <<collant>>. Même ceux qui ont eu le réflexe de porter des masques, semblaient le faire juste pour la forme et le fun. D’ailleurs, comment boire et porter un masque en même temps. Et bien sûr, nul besoin de se faire discrets dans les réseaux sociaux ! Nous avons donc pu admirer sur Snapchat, Facebook, Twitter et en stories WhatsApp, ces mêmes jeunes offrant au grand public le spectacle désolant de leur irresponsabilité.
Il nous semble opportun de rappeler à tous que le Covid-19 est une réalité, et qu’à ce jour il n’existe pas de traitement officiel et connu. Il nous revient aussi de souligner, que la lutte contre cette pandémie, est d’abord une question de responsabilité individuelle et collective, avant d’être une affaire des ordres gouvernants.
Il s’agit donc de sauver des vies, de sauver la vie. Chacun d’entre nous doit faire siennes les bonnes pratiques pour se protéger et préserver les autres. Car le taux de létalité assez faible au Cameroun ne nous autorise pas à la légèreté. Un seul mort est un mort de trop ! Et le pic tant redouté ne peut être évité que par l’adoption systématique de ces gestes simples et responsables.
La jeunesse, ‘’fer de lance de la Nation’’, est le capital humain sur qui le Cameroun doit compter pour demeurer debout et éternel, dans sa beauté et l’ unité de sa diversité.
Le 10 Février 2020, le Président Paul BIYA nous a lancé un appel visiblement venu du fond de son cœur : ‘’ chers Jeunes, j’ai besoin de vous. ‘’ Et assurément il a besoin de nous vivants et en bonne santé.
Arsène ONANA, militant de l’OJRDPC
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