Par le Dr Didier BADJECK
Directeur de la Cameroon Consulting and Prospective
D’après un communiqué du ministère de la Défense, un accrochage est survenu entre les Forces régulières de l’Armée camerounaise et un groupe séparatiste du NOSO le 25 décembre 2021, au lieu-dit TINTI II. Deux séparatistes ont été grièvement atteints par balles et se sont réfugiés dans la forêt de NTENMBANG à partir de laquelle ils ont sollicité une exfiltration, sous le couvert de la « neutralité » de MSF, organisation déjà suspendue par le passé au motif d’une forte suspicion de collusion avec les groupes armés locaux.
Des antécédants qui brisent la neutralité de MSF
Faisant suite à un accrochage violent entre les éléments des forces régulières de l’Armée camerounaise et un groupe séparatiste opérant dans le Département de la MANYU, deux « généraux » irrédentistes grièvement blessés se sont réfugiés dans la forêt de NTENMBANG. Toujours d’après le communiqué du ministère de la Défense, ils vont solliciter une exfiltration à partir de ce point par une équipe de recueil de MSF. Cette exfiltration clandestine sera stoppée au niveau du check-point de NGUTTY, tenu par des éléments des Forces de Défense.
Ce n’et pas aujourd’hui que MSF est fortement suspecté de collusion avec les séparatistes. En effet, le 8 décembre 2020, MFS avait déjà été frappé d’un ordre de suspension de la part des autorités camerounaises, faisant suite aux activités pour le moins douteuses et suspectes dans ces régions, entachant le respect des dix principes cardinaux pourtant chers à cette organisation, au rang desquels « la neutralité » figure parmi les plus importants. L’équipe de MSF déployée pour exfiltrer les deux blessés séparatistes a été contactée, supposant des relations bien établies entre cette organisation et les groupes armés agissant sous les termes de protocoles précis et bien huilés. Comment ne pas établir alors une relation de fil à aiguille entre les séparatistes et MSF, sollicité à maintes reprises pour la prise en charge de terroristes blessés, couverts certes par le droit humanitaire, avec cependant la nuance que l’interprétation détournée de ce droit piétine également la souveraineté du Cameroun qui n’est pourtant pas sans l’appliquer, conformément au respect de ses engagements internationaux. Le droit humanitaire commence par le respect des lois de l’État souverain d’occurrence qui propose une justice équitable pour tous, toute chose qui n’exempte pas pour autant la comparution d’auteurs de violences contre l’ordre républicain et de surcroît, l’intégrité territoriale de cet État. L’exfiltration en pareille circonstance s’interprète tout simplement comme une coaction avec une entreprise terroriste, dans le dessein de déstabiliser un État souverain. Le principe général du droit humanitaire veut que « les malades et blessés soient traités en toute circonstance avec humanité et qu’ils reçoivent dans les délais les plus brefs et sans discrimination, les soins médicaux qu’exige leur état ». Par contre, les équipes de santé n’ont pas à les prendre en compte clandestinement pour les réarmer physiquement et moralement, à mesure de les ramener sur le théâtre, une fois guéris et de les soustraire à la justice ; sinon, ces actions rentrent tout simplement dans le cadre du soutien d’une partie belligérante.
Une ingérence insoutenable
Ce qui questionne dans ce dossier est le silence assourdissant des « grandes gueules » des médias internationaux qui excellent dans des reportages excessifs, cherchant la petite bête sur des sujets inutilement décousus, et cachant à peine une volonté constante de nuire à l’image du Cameroun. Une médiascopie assidue relève ces derniers temps, les morceaux choisis d’une ligne éditoriale pour le moins révoltante qui meuble la période de préparation de la prochaine Coupe d’Afrique des Nation. Pourtant, devant l’imposture aussi grossière de MSF, ces médias sont restés paradoxalement muets, alors que cette organisation a été surprise en flagrant délit de collusion avec des groupes terroristes, dont il ne se démontre plus les actions atroces menées contre les populations civiles, s’il faut ignorer celles perpétrées contre des forces régulières exerçant leur devoir régalien de défense de l’intégrité territoriale, au prétexte du risque volontaire.
Une situation gravissime qui permettrait aussi au Cameroun d’étayer moult ingérences qu’il essuie depuis le début de ce conflit, alors que des ONGs évoquent en permanence la paranoïa du Gouvernement pour masquer les exactions des forces régulières sur le terrain. Depuis le début de ce conflit en effet, plusieurs ONGs manquent à leur mandat de neutralité sous le prétexte humanitaire, renforçant la résilience des séparatistes et inhibant de ce fait l’alternative d’une solution politique. Cette énième opération clandestine devrait être la preuve suffisante, s’il en était encore besoin, pour retirer définitivement à cette association le droit d’exercer au Cameroun, au regard même de l’outrecuidance des procédés utilisés par leurs membres pendant cette exfiltration manu militari. MSF a usé de faux documents d’évacuation, et de privilèges octroyés par un véhicule médical de surcroît en immatriculation temporaire. Malheureusement, cette situation élève un degré de stress susceptible de multiplier des cas de pertes collatérales, comme le drame survenu récemment à Buéa.
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