Les mouvements sécessionnistes qui surgissent des pays africains qui veulent affirmer leur souveraineté, témoignent que le problème n’a rien à voir avec la mal gouvernance.
Il a fallu du temps pour que les Camerounais le comprennent, mais nous y sommes arrivés. Aujourd’hui, la maturité de notre population n’est plus à démontrer. Je m’adresse ici aux citoyens camerounais qui n’ont pas subi une greffe ou un lavage de cerveau. Ils conviendront désormais avec moi que le mouvement séparatiste qui sévit dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest de notre pays n’a rien à voir avec la mal gouvernance sur laquelle les déstabilisateurs s’appuient depuis le début pour nous faire gober leur plan machiavélique. S’il s’agissait uniquement des revendications, il faut reconnaître que le gouvernement a satisfait, au moins à 90%, les doléances des avocats qui ont manifesté en 2016.
Le Cameroun est certes victime de quelques indélicatesses de gestion entretenues par certains collaborateurs du chef de l’Etat Paul Biya, mais elles ne sont pas à l’origine du séparatisme violent dans le Noso.
Des revendications, nous en avons tous. Moi personnellement, je ne comprends pas pourquoi la route ne passe toujours pas dans mon village (Grand Mbam, région du Centre). Je ne comprends toujours pas pourquoi mon village n’est pas électrifié et pourquoi le réseau téléphonique y est presque absent. Et pourtant, mon village ravitaille plusieurs pays occidentaux en bois. Ses forêts sont exploitées depuis des décennies, pendant que les villageois manquent de centres de santé équipés, d’établissements scolaires connectés au réseau internet, d’eau potable, etc. Ce n’est pas pour autant que les villageois vont se lancer dans une guérilla pour revendiquer la sécession. Pour sûr, si on découvre des richesses minières dans notre sous-sol, une insurrection sera mise sur pied par les officines occidentales, au nom d’une raison quelconque. C’est ce qui se passe encore en Rca, au Mali, en Côte d’Ivoire…et au Cameroun.
Le mouvement sécessionniste dans le Noso justifié et soutenu sur les plateaux de télévision par des promoteurs des médias locaux et étrangers, est né suite à la découverte des richesses minières au Sud-Ouest et Nord-Ouest. Le Cameroun regorge de richesses encore inexploitées, de quoi rendre folles les puissances occidentales.
J’ai la ferme conviction que les bailleurs de fonds de ces groupes terroristes ont voulu créé un « Darfour » camerounais dans ces deux régions du pays avec la complicité des organisations internationales et des grandes puissances prédatrices. Tout comme ils ont voulu couper les régions septentrionales du reste du territoire national. La mal gouvernance, les droits de l’homme et les libertés restent juste des prétextes.
La situation au Ghana, l’un des pays de référence des Camerounais, devrait nous interpeller. Une république fantôme au nom de « Western Togoland » a vu le jour dans cet Etat ouest-africain…très riche. Elle devrait nous rappeler que le sécessionnisme est une autre forme de destruction des pays qui veulent s’émanciper sur le continent. Cette « république » voit le jour au moment où le pays, qui affiche l’un des Pib les plus forts du continent, veut quitter le Fmi.
Juste à côté, les opérateurs de guerre ont voulu, en complicité avec certaines grandes puissances, mettre le Nigéria à genou avec le groupe Boko Haram et d’autres menaces, en décrétant au même moment un embargo sur les armes contre ce mastodonte africain, mais le pays reste le plus riche du continent, avec sa monnaie.
Pour revenir au Cameroun, d’Ahmadou Ahidjo à Paul Biya, notre pays a connu toutes formes de tentatives de déstabilisations, mais le pays a résisté.
Le jour où le Sénégal, le Maroc et tous les autres pays chouchoutés par les colons vont tenter de mettre leurs intérêts à mal, vous comprendriez que le séparatisme et les concepts comme les droits de l’homme sont juste des alibis et armes de destruction des peuples qui veulent se débarrasser du joug colonial. Où le pétrole se fait sentir en Afrique, l’explosion vient au galop.
Didier Ndengue
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