C’était au cours de la 3e session professionnelle consacrée aux métiers du bois le mercredi 7 décembre 2022 à Douala.
Les experts de l’Université Populaire Afrique Evolution (UPAE) « ont mis le doigt entre l’écorce et l’arbre » dans le but de « faire sortir le savoir-faire du bois ». Au cours de la 3e session professionnelle de l’UPAE, le panel d’experts dans des analyses avec démonstrations à l’appui a mis en exergue le puissant levier de développement horizontal et vertical qu’est le bois au Cameroun. Pourtant, en dépit du fait que le bois soit « la matière première la plus facile et simple à transformer », il existe plutôt une industrie « d’extraction » du bois au Cameroun.
Nouvelle orientation stratégique
Pour inverser cette tendance, l’expert bois Jean Claude Dongmo Tanda propose au pays « d’axer son exploitation du bois vers la 3e voire la 4e transformation pour que cette matière première joue pleinement son rôle dans le développement de notre tissu économique ». En sa qualité de président du Sabade ( plateforme qui regroupe les professionnels des métiers du bois) et fort de ses nombreux titres de meilleurs menuisier durant plusieurs années consécutives au Cameroun et auréolé de ses voyages dans les délégations officielles du gouvernement en Asie, Jean Claude Dongmo Tanda regrette que « pour l’instant le Cameroun ne transforme qu’a peine 5% de son bois notamment en faisant la première transformation qui consiste à siller le bois en volige d’où l’idée fausse selon laquelle le Cameroun transforme son bois à 70% » . Ce modèle économique doit être changé et orienté vers « une économie circulaire » basée sur plusieurs transformations sans aucun rejet en bout de chaîne, a indiqué l’expert de l’UPAE et militant écologiste Didier Yimkoua.
Des machines exonérées des droits de douane
Au cours des échanges, l’expert bois relève que « près de 250 machines servant à la transformation du bois sont exonérées des droits de douane à l’importation au Cameroun. » Jean Claude Dongmo Tanda se dit d’ailleurs prêt à apporter son appuis aux entrepreneurs qui auraient des difficultés à dédouaner une machine entrant dans ladite liste. Ce qui devrait davantage inciter aussi bien les entrepreneurs que les techniciens à s’orienter vers la filière bois considérée comme un créneau porteur.
560 000 créateurs d’emplois entre entrepreneurs et techniciens
Dans la visite des ateliers de Super ameublement Sarl qui abritait cette session professionnelle de l’UPAE, l’on a pu voir à l’œuvre les 10 boursiers du bois qui sont formés gratuitement dans le cadre du programme Sabade-Formation. Ainsi, entre les métiers de techniciens du bois (charpentier, menuisier, tapissier, sculpteur, ébéniste, affuteur, designer…) et entrepreneurs (investisseurs), Jean Claude Dongmo Tanda pense qu’il est possible de former un acteur de développement entre douze et six mois…. Selon les prévisions relatives au marché et aux nouveaux produits exigés par les nouveaux modes de consommation, c’est un potentiel d’environ 560 000 emplois que Didier Yimkoua qualifie d’employeurs qui pourraient être formés dans un paradigme d’économie circulaire.
Des données qui confortent le président de l’Université Populaire Afrique Evolution Rodrigue Tchokodieu, dans la pertinence de cette session et sa thématique : Métiers du bois créneau porteur et enjeux de développement.
LPA
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