Utilisé pour préparer la bouillie des enfants, le soja sert également à faire des brochettes. Bernadette Bea, une amazone de la cuisine africaine basée au quartier Pk 14, nous dévoile les différentes recettes à base de ce légume.
Âgée de 42 ans, Bernadette Bea vit au lieu-dit « Mandoï », à Pk 14. Depuis trois ans, elle offre des prestations culinaires dans les événements heureux (mariages, anniversaires, cocktails, baptêmes, etc…) et malheureux (obsèques). « Excellente cuisinière », avouent ses frères, elle tient la recette des brochettes de soja de sa défunte mère. Minutieuse dans son travail, Bernadette Bea ne donne pas l’occasion à ses clients de se plaindre. Au contraire avec elle, « on est toujours satisfait », assurent-ils.
Il lui faut deux jours pour les préparer. Pour 100 brochettes commandées, elle utilise comme ingrédients : « 8 boites de soja, 3 bouteilles de vinaigre blanc, 1/2 L d’huile blanche, les tomates dures, du poivron, les oignons, 4 paquets de pics à brochettes en bois, du sel et du curry pour colorer ». Aux amoureux du cube, elle recommande le cube Maggi crevette pour l’assaisonnement et la coloration, à la place du sel et du curry.
Après avoir trié et trempé son soja la veille, Bernadette Bea l’écrase ce 19 janvier 2023. De retour, elle prend place à la véranda de la concession familiale sur un tabouret dépourvu d’une jambe. La restauratrice verse le soja écrasé dans une cuvette en aluminium, y ajoute une grande quantité d’eau avant de tamiser. Elle se sert d’un sac en coton pour extraire le « lait de soja ».
Préparation
« Elle sert à obtenir le produit semi-fini qui permettra d’avoir la viande soja », explique la quadragénaire. Dans sa cuisine externe située à l’arrière de son domicile, Bernadette Bea allume un feu de bois. Sous ce feu, elle fait bouillir une petite quantité d’eau dans laquelle, elle verse une bonne quantité de lait de soja proportionnelle à la contenance de sa marmite. Le lait ayant moussé, elle y ajoute du vinaigre blanc, qui fait redescendre la mousse et lui donne la forme de la pistache préparée. Dans un sac de riz vide, elle emmagasine cette pâte et l’essor pendant toute la journée, sous pression d’une masse lourde.
Le lendemain, elle obtient un gâteau blanc, similaire au camembert. Posé sur un plateau, elle vérifie par le toucher qu’il a bien séché. Couteau à la main, elle le coupe en dés. « On peut aussi le couper en carré, en rectangle, en triangle, etc…Il doit être coupé à une grosseur considérable pour permettre aux pics à brochettes d’entrer sans l’émietter », précise la cuisinière.
Extraction du vinaigre
Il s’agit ici d’éliminer l’excédent de vinaigre contenu dans le soja. Pour cela, elle fait bouillir une grande quantité d’eau dans laquelle elle verse son soja coupé. Après l’avoir fait bouillir, elle l’enlève et le sèche dans une passoire.
Bernadette Bea assaisonne ses morceaux de soja. Du sel, puis du curry pour colorer, elle fait battre et laisse reposer quelques minutes. Entre temps, elle fait chauffer son huile pour la friture. De l’huile, le soja ressort doré et moelleux. Pour le dressage, elle coupe tomates, poivrons et oignons en dés. Par Pic à brochettes, elle enfile 4 morceaux de soja, chacun suivi de tomate, de poivron, puis d’oignon. On obtient alors des brochettes colorées, prêtes à être dégustées. .
Concernant ses vertus, le soja est « bon pour les végétariens car, il remplace la viande par les protéines végétales. Il permet une bonne croissance chez les nourrissons et solidifie les os chez les personnes âgées », explique l’experte. Pour les nutritionnistes, « il soulage les troubles de sommeil ; aide à gérer le diabète ; améliore la circulation sanguine ; est essentiel pour la grossesse ; permet une digestion saine ; soulage les symptômes de la ménopause ; améliore la santé cardiaque ; possède des propriétés anticancéreuses et aide à une saine gestion du poids ».
Marthe Fadira Etonde, stagiaire
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