Ils condamnent les crimes dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest, tout en protégeant leurs commanditaires. Le paradoxe de la communauté dite internationale.
«L’hypocrisie diplomatique». Ce titre colle bien à la peau des pays qui se disent amis du Cameroun et qui hébergent les commanditaires des crimes odieux à répétition dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest de notre pays. Une vidéo diffusée sur YouTube cette semaine présente les visages de ces hommes et femmes qui pilotent les opérations depuis leurs pays d’accueil, sans être inquiétés par les autorités compétentes en place. Ils donnent des ordres et recrutent en toute impunité depuis les Etats-Unis d’Amérique, Belgique, Australie, Afrique du Sud, Norvège, Nigéria, etc.
Ils utilisent mêmes les plateformes américaines comme Facebook, Twitter, Youtube et disposent de nombreux sites internet hébergés à l’extérieur pour faire passer des messages de division et de haine sous le regard « complice » de la communauté internationale qui les encourage à tuer, à égorger, et à décapiter de pauvres innocents dans le Nord-ouest et le Sud-ouest. Tibor Nagy, le sous-secrétaire d’Etat américain en charge de l’Afrique n’a jamais caché son soutien aux terroristes sécessionnistes qui sèment émoi et désolation dans nos deux régions anglophones. Il l’a plusieurs fois prouvé à travers ses nombreux tweets qui mettent l’armée régulière et les bandes armées qui sévissent dans le Noso sur le même pied d’égalité, comme si une telle comparaison était possible sur le territoire américain.
Plusieurs observateurs avertis sont convaincus que les Etats-Unis rêvent d’un Darfour camerounais depuis des lustres. Raison pour laquelle l’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Henry Peter Barlerin n’a jamais reconnu le Grand dialogue national organisé en 2019 par le président de la République, Paul Biya, et auquel le représentant de Donald Trump avait personnellement pris part.
Le rêve américain
Visiblement, les Etats-Unis voudraient que Yaoundé organise un « dialogue inclusif » avec les leaders séparatistes, qui se tiendraient hors du territoire camerounais, sous la médiation d’un pays « neutre ». Ainsi, le vœu des ennemis du Cameroun sera exaucé. La partition de notre pays sera actée.
Curieusement, les mêmes pays « amis » du Cameroun s’indignent eux aussi contre les actes de barbarie commis ces derniers temps par les sécessionnistes. En l’espace de deux semaines, l’ambassade des Etats-Unis a signé deux communiqués dans lesquels elle « condamne fermement les attaques horribles et insensées perpétrées contre les civils dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest par des combattants séparatistes armés.» Plus loin, la représentation diplomatique demande « que des enquêtes impartiales soient menées, et que les auteurs de ces actes soient traduits en justice conformément à la législation camerounaise.»
Pourquoi donc couvrir les commanditaires de ces crimes si on reconnait que le territoire camerounais est violé par des bandes armées ? Pourquoi les Etats-Unis ne déploient-ils pas leurs satellites pour traquer ces criminels s’ils ont réellement soif de justice comme le laisse croire leur ambassade à Yaoundé ? Pourquoi avoir des positions ambigües sur la crise dans ces deux régions si la vie des populations qui y vivent compte aux yeux de Washington?
Après avoir posé toutes ces questions, je me tourne vers le gouvernement camerounais pour savoir s’il a réellement entrepris des démarches auprès des autorités américaines, européennes, et africaines pour lancer des mandats d’arrêt internationaux contre les terroristes qui sèment la terreur dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun.
Didier Ndengue
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