By Comme leurs collègues africains, ils revendiquent un renforcement des capacités opérationnelles, un épanouissement professionnel et un plan de carrière.
Les contrôleurs aériens de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) sont dans une zone de turbulence. Ceux du Cameroun, réunis au sein de la Cameroon Air Traffic Controllers’ Association (Catca) égrènent un chapelet de revendications. Entre autres le renforcement des capacités opérationnelles, un épanouissement professionnel et un plan de carrière. Ces trois principales revendications constituent le nœud du mouvement de grève qui a paralysé plusieurs aéroports d’Afrique Centrale et de l’Ouest, le 23 septembre 2022.
Le mouvement d’humeur a été suivi par 716 contrôleurs aériens (94,12 % des effectifs des contrôleurs de l’Asecna) dans 39 tours de contrôle et 12 centres de contrôle régionaux dans les 17 pays membres. A en croire la Catca, cette grève est «la conséquence de l’échec des négociations entre la direction générale de l’Asecna et l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’agence (Usycaa)». Le 17 octobre 2022, une réunion du Comité des ministres, organe suprême de l’Asecna, se tiendra à Dakar au Sénégal pour tenter de trouver une solution durable aux maux qui sombrent le ciel du contrôleur aérien d’Afrique Centrale et de l’Ouest.
Quelques membres de la Catca se filment après la conférence de presse le 12 octobre 2022 à Douala. Photo: LPA
«Le contrôle aérien est une profession multitâche qui requiert une concentration constante et une sérénité psychologique. Déjà confronté au stress lié à sa fonction, l’aiguilleur du ciel ne peut malheureusement pas évoluer au top de ses capacités dans un environnement de travail anxiogène. La Catca veut croire que la rencontre de Dakar ramènera définitivement l’accalmie et la sérénité dans l’institution Asecna, outil communautaire d’intégration africaine cher à tous», espère Michael Ouagni. «Comme depuis le début de cette crise, nous avons formulé des propositions audacieuses et restons disponibles pour apporter notre contribution à la décrispation de la situation», ajoute le président de la Catca face à la presse ce mercredi 12 octobre 2022 à Douala.
Relance post-Covid
L’échange avec les journalistes de la capitale économique camerounaise autour du thème «Contrôleur aérien et relance post-Covid des activités aéronautiques au Cameroun», s’inscrit dans la mouvance des activités marquant la célébration de la Journée internationale du contrôleur aérien le 20 octobre prochain. Composée d’une soixantaine de contrôleurs aériens, principalement répartis entre les aéroports internationaux de Douala, Yaoundé et Garoua, les membres de l’association créée en 1993 reconnaissent avoir « joué un rôle central dans la gestion des vols spéciaux dédiés à l’acheminement des vaccins Covid-19 au Cameroun. Même aux heures les plus critiques de pandémie, les contrôleurs aériens du Cameroun ont su s’adapter à la nouvelle donne (réorganisation des effectifs, baisse salariale, gel des formations…) tout en préservant une qualité supérieure et remarquable des services pour garantir la sécurité du trafic dans l’espace aérien à eux confié ». Au plus fort de la crise sanitaire du coronavirus, apprend-on, les tours de contrôle dans les trois principaux aéroports du Cameroun, sont restés régulièrement armés 24h\24 et 7j\7 selon le plan de crise édité par l’Asecna.
Didier Ndengue
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