Agroalimentaire : à l’heure du made in Cameroun, Agrifoods propose un riz vietnamien aux consommateurs
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Agroalimentaire : à l’heure du made in Cameroun, Agrifoods propose un riz vietnamien aux consommateurs

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La présentation de cette céréale produite en Asie a eu lieu ce jeudi 13 juillet 2023 à Douala.

Le goût amer est laissé à l’entame. Le modérateur Berty Bertrand le présente comme un riz produit localement. Il va tenter de corriger ses propos introductifs quelques minutes plus tard après avoir reçu l’information juste, dans le creux de l’oreille  par le Directeur général de Agrifoods,  Firmin Bouler Fotsing. Trop tard.

La contre-vérité a déjà fait une victime dans le panel. A l’instar du représentant du délégué régional du ministère du Commerce pour le Littoral. Evariste Assomo, persuadé que le riz parfumé Noura est d’origine camerounaise, va se réjouir et louer cette initiative qui vise à lutter contre « la vie chère », tout en épousant la politique d’import-substitution mise en œuvre depuis 2021 par Yaoundé. Elle consiste à abandonner l’importation de biens pouvant être produits localement.

« Nous allons vous accompagner d’une manière commerciale », va promettre Evariste Assomo. Le dossier de presse parvenu à notre rédaction est un peu plus clair : le riz parfumé Noura « certifié Anor » dont les graines auraient « été récoltées cette année », provient du Vietnam.

« C’est un plaisir de pouvoir en parler aujourd’hui. C’est le fruit de beaucoup de travail. C’est un riz destiné à tout le monde, aux restaurants, il est très délicieux. Il sera disponible chez tous vos revendeurs habituels, dans les marchés, dans les boutiques, dans les supermarchés. Je peux vous rassurer qu’il n’y aura pas de rupture de stock. Le riz parfumé Noura est d’origine vietnamienne, le choix a été fait pour la qualité du riz. On voulait un riz de qualité très supérieure », explique Nourane Fotsing, cofondatrice de Agrifoods.

A la question de savoir pourquoi les promoteurs n’ont pas opté pour un riz local, le député à l’Assemblée nationale répond, sans cligner des cieux, que l’entreprise n’en a pas trouvé de meilleure qualité au Cameroun. Alors qu’à Yagoua, à l’Extrême-Nord du pays, « nous produisons 100 000 tonnes de riz par an », nous confiait l’année dernière, Ahmadou Wadiri, promoteur d’une coopérative de riziculteurs dans la région septentrionale. « On peut davantage augmenter la production pour que nous puissions nous passer des importations », suggérait le jeune homme, qui s’offusquait du fait que toutes les nuits et de façon frauduleuse, « les Nigérians sortent (de Yagoua) au moins avec 10 camions pleins de riz non décortiqués, c’est-à-dire la matière première, ils prennent la direction du Nigéria.»

Didier Ndengue  

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