Cela fait un moment que nous entendons les élucubrations soporifiques de la Fédération algérienne de football qui pour le moins, est particulièrement inélégante envers le football camerounais.
Nous pensons que cette posture au-delà d’être inacceptable et irrévérencieuse envers le football camerounais et ses dirigeants, traduit l’immaturité d’une génération gâtée qui pense qu’avoir gagné une Coupe d’Afrique fait du détenteur, un tant soit peu, le suprématiste du football africain, advitam aerternam.
L’esprit olympique appelle pourtant à plus d’humilité après la victoire, surtout quand nous savons que s’agissant du football africain, les talents sont tellement nombreux et les équipes tellement performantes que d’un mois à l’autre, le statut de champion est fragilisé par l’outrecuidance de nouveaux postulants à la couronne sacrée. Et c’est cela la beauté du football africain, généreux, prolixe et imprévisible. C’est vrai aussi que certaines équipes, au rang desquelles celle du Cameroun, se distinguent au cours de cycles réduits et renaissent de leur cendre comme le Phœnix. Il ne nous semble pas pour autant, que l’Algérie, sans dénigrer son parcours mitigé, soit à se ranger dans la cour des habitués aux sacres, telles les équipes comme l’Égypte, le Cameroun ou le Ghana. Les résultats obligent à faire profil bas lorsque l’on se frotte à ces calibres qui ont construit sans conteste, les pages les plus riches du football africain.
J’étais à Douala au moment où l’équipe d’Algérie rencontrait les Lions. Les Algériens se sont donnés tous les droits: enfumage, occupation tapageuse de toutes les artères de Bonanjo et Akwa, provocations, railleries et autres déviances. Vous demanderez aux personnels des ADC, l’arrivée et le départ des supporters Algériens ont été un calvaire, allant d’ailleurs à mettre en difficulté la sécurité des vols (des supporters ivres morts avaient envahi des zones réglementées sans vergogne). Les autorités ont rangé ces comportements avec indulgence, dans le cadre de la folie que suscite le sport, dans ses excès et ses débordements. Toutes chose que les supporters camerounais ne se seraient pas autorisés en Algérie. Il ne leur a été réservé qu’une liberté restreinte de manifester leur affection au risque de recevoir projectiles et injures. Peut-on juger alors que les supporters algériens sont tout simplement de mauvais perdants qui s’exhibent quand ils gagnent au bénéfice d’une Afrique solidaire, mais qui se transforment en xénophobes, une fois bousculés par un résultat défavorable?
Quelle est cette haine pour le Cameroun qui semble profonde puisqu’elle persiste en dépit du temps écoulé que l’on croyait suffisant pour panser les chagrins de l’élimination? Le Cameroun a été taxé de tricheur depuis. Nous l’avons accepté, comprenant les jérémiades connues dans le rapport du faible au fort. Mais aujourd’hui, les accusations et récriminations sont inacceptables pour un pays qui a fait le bonheur de l’Afrique toute entière. L’on comprend que l’élimination de l’Algérie ait créé des frustrations, mais ce manque de fair-play est un cas d’école, de par la résilience, aussi de par la méchanceté manifestée contre le Cameroun, avec une virulence particulièrement tenace. Tout le monde passe sur la casserole algérienne, jusqu’aux icônes dont la charge provoque les réactions révoltées d’autres gloires africaines.
Passons l’éponge sur des traitements peu amicaux essuyés par la délégation camerounaise. Ce n’est pas non-plus l’occasion de déchaîner des rancunes mais il faudrait tout de même condamner ce comportement pour le moins inamical. Ce qui est inadmissible est que passé l’effet de l’émotion, l’instance faîtière algérienne perdure dans cette posture ridicule et continue de verser dans des accusations gratuites et fantasmagoriques, cautionnant une magouille digne d’un scénario à la Hitchcock. Arrêtons les clowneries à ce niveau, et apprenons à perdre dans la dignité. Cette attitude un peu fort de piment commence sérieusement à être gênante tout en reflétant une mauvaise foi singulière, et un comportement d’hommes de cro-magnon. La Coupe du monde connaît pourtant ses clients…
Dr Didier Badjeck
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