Cher Samuel Eto’o Fils,
Recevez tous mes respects concitoyens au moment où la question de la double nationalité flambe et enflamme l’actualité de notre pays, surtout à la veille de l’Election à la présidence de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). La tour de TSINGA, qui cristallise toutes les attentions des amoureux du sport, notamment du sport plus ou moins roi, le football.
Je ne voudrais pas savoir si les potentiels concurrents et les adversaires d’Emmanuel Franck BIYA ne diront pas un jour qu’il est Français ou Américaine au cas où il manifesterait ses intentions à vouloir succéder à son père, je ne veux pas savoir si Seydou MBOMBO NJOYA, le Prince du Noun que tu as soutenu hier est Français ou Italien, ton aîné si Roger Mila est Français, je ne veux pas savoir si Françoise MBANGO est citoyenne française ou pas, je ne veux pas savoir si Joseph Antoine Bell a un passeport français. Je ne veux non plus savoir si Emmanuel NGANOU DJOUMESSI a son mot à dire à chaque élection présidentielle en France comme au Cameroun ; ou encore si Richard Bona est désormais ghanéen tout en restant Camerounais de sang.
Mais je ne doute pas d’une chose qui est certaine : vous aimez le Cameroun. Vous avez un Grand et Exceptionnel Amour pour le Cameroun et pour l’Afrique.
J’ai eu beaucoup d’admiration pour vous entre 2000 et 2008. Les années d’après, le défaut d’un bon leadership de votre part au sein de notre équipe nationale sénior, avait entamé cette sympathie. Sympathie ressuscitée et revigorée aujourd’hui grâce à certaines de vos prouesses et le fighting spirit qui vous habite toujours même sans ne plus être dans la tanière des Lions Indomptables. Ce fighting spirit, dont l’emblématique Rigobert SONG reste l’incarnation, semble encore manquer à vos cadets.
En attendant votre position officielle et la pertinence de votre programme qui devraient être adossées sur un bon management, cet amour manifeste pour le Cameroun, et votre vision pour le développement du football africain et mondial, me motivent aujourd’hui à prodiguer à L’HOMME DE LA SITUATION que vous êtes pour la gestion transparente du football camerounais, quelques modestes conseils à la suite des multiples appels de la jeunesse africaine à votre candidature à la présidence de la FECAFOOT.
Oui ! En annonçant la non-éligibilité de tout candidat ayant la double-nationalité, les membres de la Commission électorale des prochaines élections présidée par le brillant, et l’imputrescible magistrat Gilbert SCHLICK, donnent l’impression de vouloir éliminer certaines potentielles candidatures redoutées. N’accueillez pas cette annonce comme un obstacle, mais plutôt comme une chance à capitaliser.
Cher Sef,
Vous êtes Camerounais de sang, Camerounais de cœur, Camerounais en esprit et Camerounais dans l’âme, mais votre nationalité camerounaise peut apparaitre légalement discutable, si vous avez un passeport espagnol.
Toutefois, il vous faudra vous assurez que pour être disqualifié de la nationalité camerounaise, la justice du Cameroun ait constaté et prononcé votre déchéance, selon la législation en vigueur. Mais aussi, que votre déchéance soit en conformité avec les textes de la CAF et de la FIFA en matière de double nationalité.
Et si vous voulez tenter de présider aux destinées de la FECAFOOT, sans toutefois être disqualifié pour cause de double nationalité, renoncez à votre nationalité espagnole. En explorant les Lois de ce royaume, vous avez le droit de la renoncer. Les Lois espagnole et camerounaise vous ont fait perdre la nationalité camerounaise. La seule chance qui vous reste c’est de renoncer à votre citoyenneté espagnole. Voilà une échappatoire qui se présente à vous, si vous vous n’êtes pas encore livré à cet exercice.
Selon le Code civil espagnol, pour obtenir la nationalité espagnole, le demandeur doit renoncer à sa nationalité d’origine. Il est signalé que les Espagnols qui ne le sont pas d’origine perdent la nationalité espagnole si après avoir acquis la nationalité espagnole, ils utilisent, pendant une période de trois ans, la nationalité à laquelle ils ont renoncé pour acquérir la nationalité espagnole.
En même temps, je saisis cette occasion pour appeler à votre vigilance sur les potentielles dérives de certains de vos fans qui laissent apparaître des intentions de radicalisation en cas de rejet de votre potentielle candidature. Si cette approche des uns et des autres n’est pas diluée par des appels à la modération, elle pourrait vous desservir à court, à moyen et à long termes.
Convaincu de l’attention particulière qu’il vous plaira de porter à ma suggestion, veuillez accepter, Cher Concitoyen, l’expression de ma considération distinguée à laquelle j’associe mes salutations respectueuses.
Fait à Yaoundé, 07 septembre 2021
(e) Marcien Essimi, Un patriote
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