Ils sèment la terreur dans plusieurs quartiers de la capitale économique camerounaise. Ce qui remet en question la récente sortie du N°1 de la région du Littoral.
Machettes, couteaux, lames, et lattes à main, des groupes d’individus dictent leur loi aux populations des quartiers de la capitale économique camerounaise. Depuis plus d’une semaine, plusieurs jeunes ont été tués au quartier Dakar, sis dans le troisième arrondissement. Ici, des gangs sèment la terreur, obligeant les populations à rester enfermer chez elles, une fois la nuit tombée. « On est enfermé dans nos maisons. Personne ne peut pointer son nez dehors actuellement de peur d’être agressé», informe Calixte S, une habitante du quartier, terrorisée.
Au passage, ils agressent, dépouillent et bastonnent toute personne qu’ils rencontrent sur leur chemin.
L’origine de la résurgence de l’insécurité à Dakar, Bilongue et Brazzaville, est la mort des membres de plusieurs gangs. «Un jeune homme a été tué il y a plusieurs jours. L’autre jour, c’est un autre qu’on a découpé », explique, paniquée, Solange à Dakar.
Déido n’est pas épargné
Si à Douala 3e, les agressions sont plus violentes, à Déido, les bandits ciblent leurs victimes avec des lames. Agressée à côté de l’église St Gérard, sise à un jet de pierre de la Boulangerie Saker le 22 mai 2021, Manuelle Joyce Djoumgwe Essenen, 14 ans, se souvient encore de ses bourreaux comme si c’était hier. Partant du domicile familial à Akwa-Nord, «j’allais chercher mon petit frère Robert Kameni à la catéchèse. J’avais ma sacoche dans laquelle se trouvait mon téléphone potable de marque Tecno Spark 5. J’ai été approchée par un monsieur qui voulait un renseignement. Il m’a dit qu’il sortait de Libreville au Gabon», rapporte Manuella. Contre toute attente, l’agresseur s’est rapproché de l’adolescente et s’est mis à la menacer à l’aide d’une lame. « Il m’a demandé de le suivre dans un couloir. Pendant ce temps, son complice nous suivait à distance. Ils ont pris tout ce que j’avais sur moi et sont repartis », se souvient-elle, plus de deux semaines après son agression. Malgré le traumatisme, elle a poursuivi son chemin. « Il ne m’ont pas fait du mal. J’ai pris mon petit frère et nous sommes rentrés à la maison.»
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La même nuit, «elle n’a pas fermé l’œil. Elle se revoyait toujours ses agresseurs. C’est depuis quelques jours qu’elle essaie de renouer avec le sommeil», raconte sa tante Yvonne Claude Desmayos Epse Eboko Moukoko.
Ces deux cas de figure prouvent à suffisance que l’insécurité n’est pas maitrisée dans la ville de Douala, contrairement à ce que laisse croire le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua dans son communiqué de presse du lundi 10 mai 2021.
«Des informations circulent de plus en plus dans les réseaux sociaux faisant état de la présence des bandits armés dans certains quartiers de la ville. Après recoupement, il en ressort toujours qu’elles sont montées de toutes pièces pour alarmer désespérément nos paisibles populations. Il met en garde les auteurs desdits messages, véhiculés dans les réseaux sociaux à des fins inavouées. Par conséquent, il invite les populations à vaquer normalement à leurs occupations», écrivait le N°1 de la région.
Didier Ndengue
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