Paul Biya, Président de la République du Cameroun, a prononcé à tout prendre, l’un de ses meilleurs discours à la jeunesse le 10 février 2021.
Hors mis les chiffres qui peuvent être contestables et ses piques politiques habituelles (de bonne guerre) ce discours a une dimension psychologique, interpellatrice et motivationnelle très forte pour cette jeunesse qui se bat au quotidien malgré de nombreuses entraves qui parsèment son chemin. Surtout pour la Diaspora à travers cette formule lapidaire mais pleine de sens: « Allez à la conquête du monde mais revenez construire votre pays ».
On pourrait dès lors, avec un minimum de lucidité, soulever la question des préalables et en face, le gouvernement devrait à son tour monter d’un cran en donnant des gages d’amélioration après avoir recueilli les doléances et les critiques constructives dans un cadre institutionnel.
Je pense d’ailleurs qu’un tel échange avait été fait dans les ambassades il y a moins de deux ans. Donc après ce discours, le Président devrait normalement l’accompagner de mesures fortes et concrètes, à commencer pourquoi pas, par la reconnaissance de la double-nationalité de manière actée une bonne fois pour toutes.
Qui voudrait par exemple revenir construire son pays mais être recalé pour double-nationalité lors d’une élection comme Hervé Emmanuel Nkom, Joseph Antoine Bell, Mongo Beti, etc ? Personne j’imagine, car il apparaît complètement insensé d’être Camerounais lorsqu’il faut s’investir et investir, mais être « décamerounisé » au moment d’aspirer à des fonctions électives, relativement à une ambition politique légitime.
Il faut lever cette barrière qui ne cadre pas avec les enjeux contemporains, pour une meilleure capitalisation des expertises diasporiques tous azimuts au profit de la Nation entière.
Il y a certes beaucoup de choses qui divisent la classe socio-politique nationale mais à un moment donné il faut savoir sortir des querelles politiciennes vaines, fédérer les Camerounais autour des problématiques concrètes dans un esprit citoyen.
Le Président de la République n’est pas éternel. Il peut partir même plus tôt qu’on ne le pense, mais de toutes les façons, 2025 c’est demain.
Certains risqueront encore d’être très surpris comme en 2018, où des opportunités avaient été gâchées dans les atermoiements et improvisations mal calculées aux dernières minutes.
Njiki Fandono
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