Je connais nos souffrances et nos douleurs. Je sais que nous aspirons à la grandeur. Certains parmi nous n’ont plus de parents, de tuteurs, quelqu’un sur qui s’appuyer chaque jour. Ils manquent de repères, de fric, d’affection et d’amour.
Certains n’ont ni emploi, ni héritage, encore moins une plantation. D’autres font des longues années d’étude sans savoir ce qu’ils feront de leurs diplômes sans relations. Plusieurs ont quitté les bancs très tôt, faute de moyens financiers, pour apprendre à nager dans cet océan de requins. En 2021, l’argent se fait de plus en plus rare comme les festins.
On nous dit de serrer la ceinture que demain sera meilleur, pendant que des maisons, villas et hôtels ne font que rincer nos yeux.
Des yeux remplis de la poussière d’Ongola. Poches trouées, je suis incapable de payer le taxi à Pamela.
Les jeunes qui se lancent dans les petits commerces doivent faire face aux impôts et aux tracasseries liées à l’entrepreneuriat. Nous rêvons tous d’un futur glorieux, de fonder une famille qui ne connaîtra pas le même calvaire que nous.
Nous pleurons chaque jour, sans véritablement trouver une solution à nos nombreux problèmes. Nous concluons que nous sommes venus accompagner les autres sur terre, que nous sommes nés pour souffrir pendant que les autres jeunes de notre âge s’engraissent sans fournir le moindre effort.
Des mauvaises pensées traversent notre esprit. Certains ne supportent plus cette galère et cèdent aux tentations. Le diable ouvre sa large bouche édentée. On a vu des jeunes céder aux yeux doux des portemonnaies magiques, aux charlatans, gourous des sectes et vendeurs d’illusions.
Ma question est de savoir : devons-nous céder aux tentations à cause des nombreux problèmes de la vie?
Ma réponse est : NON !
Nous devons continuer de nous battre tant que nous avons encore le souffle de vie. Nous devons pleurer, sans jamais céder à la tentation.
Bonne et heureuse fête à cette jeunesse lucide, qui voit des opportunités derrière chaque difficulté. C’est dur, je le sais, je le vis, mais jamais je ne nous encouragerai à baisser les bras. Marchons, courrons, rampons, quand nous avons encore un peu de force en nous.
Bonne et heureuse fête à cette jeunesse qui ose inventer son futur, qui marche sur les critiques, les injures et les découragements. Bonne et heureuse fête à cette jeunesse camerounaise, qui ne se vend pas aux bourreaux pour avoir un bout de pain, une grosse cylindrée ou une villa ; qui ne se laisse pas marcher dessus et ne se sous-estime pas. Qui marche tête haute, dans l’humilité.
Bonne et heureuse fête à cette jeunesse honnête, intègre, qui met Dieu au centre de toutes ses préoccupations.
Enfin, bonne et heureuse fête à nous tous, qui contribuons au rayonnement de notre pays, le Cameroun.
Didier Ndengue
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