Le barreau a initié une grève, qui n’est malheureusement pas suivie par tous ses membres. Les avocats dissidents risquent-ils des sanctions?
Les avocats inscrits au barreau du Cameroun observent un mot d’ordre de grève depuis le lundi 30 novembre 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Ce débrayage qui se tient jusqu’au 4 décembre prochain traduit le ras-le-bol des hommes et femmes en robes noires face à ce qu’ils qualifient de traitement inhumain (persécutions, violences physiques…) des forces de l’ordre à certains de leurs confrères.
Seulement, au sein du corps des avocats, des voix divergentes se lèvent pour contester cette mesure de grève lancée par le barreau. La tête de proue de cette contestation est Me Eyango. Ce dernier vient de signer un document avec plusieurs autres avocats pour signifier qu’ils se désolidarisent de la décision prise par le barreau. Rappelons que Me Eyango se présente comme un avocat du Rdpc (Parti au pouvoir au Cameroun).
Or à la lecture de l’arrêté no 41 du 12 avril 2005 portant règlement intérieur du barreau du Cameroun en son article 1 alinéa 3, il est suffisamment clair : Les décisions du conseil de l’ordre en tant qu’organe administratif du barreau du Cameroun s’imposent aux avocats au barreau du Cameroun. De sources proches de l’organisation, ces dix avocats qui rament à contre-courant seront sans doute traduits au conseil de discipline. Face à cet organe disciplinaire, plusieurs sanctions peuvent être prononcées. Allant d’avertissement à la radiation en passant par le blâme et la suspension.
Didier Kieretu
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