Ce sont des chiffres donnés par Galièche Noëlle Amougou, chargée de protection au bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux réfugiés de Douala. Elle s’exprimait au cours d’une visite de travail au siège de l’Association réfugiés sans frontières.
Le 18ème anniversaire de l’Association réfugiés sans frontières (ARSF), célébré le 14 août 2020, continue de faire des vagues. Cette date mémorable restera graver dans les archives du Haut-commissariat des Nations-Unies aux réfugiés (HCR). C’est ce que laisse croire la visite, ce jeudi 27 août 2020, de Galièche Noëlle Amougou, chargée de protection au bureau du HCR Douala, dans les bureaux de l’ARSF, sis au marché New-Deido à Douala.
Reçus par Daniel Moundzego, président fondateur de ce mouvement de défense des droits des réfugiés et son équipe, Galièche Noëlle Amougou et son assistant Fabrice Essama Etoundi, vont rejeter en bloc les accusations du dirigeant de l’Arsf contre leur institution. Dans un entretien accordé à La Plume de l’Aigle le 14 août dernier, Daniel Moundzego déclarait que «le HCR au niveau du Cameroun ne fait pas le travail qui doit être fait, donc se trouve comme tortionnaire, c’est-à-dire que c’est lui qui fait du mal aux réfugiés». Et d’ajouter: «Quand nous défendons les droits des réfugiés, nous les défendons contre le HCR d’abord. Et après contre le gouvernement parce que c’est eux qui ont la responsabilité de traiter mieux les réfugiés».
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La déclaration qui fait sortir le personnel du HCR Douala de sa réserve est celle portant sur le manque d’accueil et des cartes de réfugiés aux ayants-droits. En janvier 2021, « les réfugiés risqueront de se retrouver en janvier 2021 en situation irrégulière, parce qu’ils n’auront plus de papiers, tous les papiers auront expiré », avertissait Daniel Moundzego.
Réplique du HCR
En réponse aux déclarations du président de l’ARSF, Noëlle Amougou affirme que la documentation des réfugiés continue au HCR. «Si quelqu’un veut une carte, il peut venir au HCR, il dépose la photocopie de son document périmé et fait une nouvelle demande. On a 700 cartes en souffrances à Douala.» L’employée des Nations-Unies propose une collaboration aux responsables de l’ARSF. «Rapprochez-vous de nous chaque fois qu’il y a des choses pour avoir plus d’informations. Nos portes restent ouvertes», insiste-t-elle. Soulignant que les réfugiés refusent de venir récupérer le précieux sésame. Pourtant, ils sont bien au courant qu’il est disponible dans les locaux du HCR.
De belles paroles auxquelles les réfugiés urbains de la ville de Douala disent être habitués. «Ils mentent quand ils disent qu’ils ont des relais communautaires. Ils doivent établir la liste des propriétaires des cartes qu’ils disent avoir là-bas», propose un leader communautaire. Un autre d’ajouter : «le HCR ne respecte pas ses engagements. Ils ont souvent brûlé des cartes de réfugiés expirées dans leurs locaux devant nous.»
Madame Amougou et son assistant sont allés rencontrer les responsables de l’Association réfugiés sans frontières sur instruction d’Olivier Beer, nouveau représentant du Haut-commissariat des Nations Unies au Cameroun.
Didier Ndengue
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